Jusqu'à cette année, les cantons pouvaient permettre la chasse dans les districts francs fédéraux. Les tirs d'animaux dans ces 42 zones de protection de la nature restent possibles, mais ils sont dorénavant limités à des objectifs de régulation.
Un recours de Pro Natura contre la chasse au cerf dans la forêt d'Aletsch (VS) est à l'origine de ce nouveau paradigme. Dans les 7 districts francs du Valais, ce changement de pratique a pour conséquence l'abolition du tir des chamois et des chevreuils. De plus, seul un cerf par chasseur – qui sont désormais tirés au sort – pourra être tué.
"Le Tribunal fédéral a donné raison à Pro Natura contre l'avis du Conseil d'Etat et du Tribunal cantonal valaisan, principalement sur la distinction entre chasse et tir", explique Jérémy Savioz, responsable de la section valaisanne de Pro Natura.
"Des tirs peuvent être autorisés dans la mesure où il s'agit de quelque chose de ciblé sur un petit nombre d'individus et selon des critères assez nombreux. La chasse n'introduit pas toutes ces distinctions et il a été déterminé par le Tribunal fédéral que la chasse est contraire au droit", poursuit-il.
Habitudes chamboulées
Certaines habitudes sont ainsi passablement modifiées par cet arrêt. "Certains chasseurs chassaient dans ces zones depuis des générations, commente le président de la Fédération valaisanne des sociétés de chasse Pascal Vuignier. En Valais, les gens sont très attachés à leur territoire de chasse et certaines personnes se retrouvent cette année sans pouvoir aller chasser dans leur coin préféré."
Selon Pascal Vuignier, plusieurs régions sont concernées, principalement dans le Haut-Valais, ainsi que dans le district d’Entremont, au-dessus de Martigny. Le Valais n'est toutefois pas le seul canton touché par l'arrêt du Tribunal fédéral, qui fait jurisprudence pour toute la Suisse.
Pour Jérémy Savioz, "c'est un signal très clair pour dire que les sites protégés au niveau fédéral, qui ont une particularité patrimoniale et naturelle élevée, ne peuvent pas être ouverts à la chasse".
Romain Carrupt/iar