Les réfractaires à la version de la Constitution sortie de la première lecture sont issus de l'UDC et du PDC, les partis qui s'étaient opposés au principe de réviser la Constitution valaisanne en 2018.
Ces deux partis disposent ensemble de la majorité absolue au sein de l'assemblée, mais la version proposée jusqu'ici leur déplaît, car jugée trop à gauche.
Pour tous les UDC, permettre aux étrangers de voter et d'être élus au niveau communal représente une ligne rouge. Il en va de même pour une partie du PDC. Le PDC qui se battra, uni, pour s'en tenir à une élection du Conseil d'Etat au système majoritaire. Parce que c'est une élection de personnes, dit-il. Parce que ce système favorise électoralement le premier parti du canton, rétorquent ses adversaires.
Texte trop progressiste?
Le PDC et l'UDC agitent aussi l’épouvantail d’un non du peuple, dans deux ans. Le texte sorti de la première lecture serait plus progressiste que les mentalités actuelles en Valais.
La gauche objecte que le projet actuel répond davantage aux préoccupations d'aujourd'hui. Elle souligne aussi que toutes les nouveautés proposées ne sont pas des révolutions, étant donné qu'elles existent déjà dans d'autres cantons.
Le PLR ajoute que des caractéristiques conservatrices ont bien résisté. La Constitution commencerait toujours par "Au nom de Dieu Tout-puissant !", l'impôt sur le culte ne disparaîtrait pas et le Haut-Valais, fief du conservatisme cantonal, ne serait pas aussi prétérité qu'il ne le prétend. Tout quota en faveur des femmes a également été refusé.
Dernier mot au peuple
Au chapitre des institutions, le Conseil d'Etat passerait de cinq à sept membres. Les treize districts jugés dépassés seraient remplacés par six régions organisées autour des villes. Il y aurait, en revanche, toujours 130 députés et 130 suppléants, ce qui constitue quasiment un record en Suisse.
Pour l'UDC, les élus chargés de réviser la Constitution devraient aussi davantage penser aux coûts des innovations qu'ils proposent, comme une Cour constitutionnelle et un Tribunal de la famille.
C'est entre les statu quo et les nouveautés qui plaisent ou qui déplaisent que la Constituante va maintenant s'atteler à sa deuxième lecture. Le peuple aura le dernier mot dans deux ans.
Romain Carrupt/jop