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La Constituante valaisanne très partagée sur le projet actuel

Les 130 membres de la constituante réunis lors de la séance constitutive. [KEYSTONE - ADRIEN PERRITAZ]
La Constituante valaisanne très partagée sur le projet actuel / La Matinale / 2 min. / le 10 décembre 2021
Et si le droit de vote des étrangers au niveau communal et la proportionnelle au Conseil d'Etat faisaient couler la future Constitution valaisanne? Ces deux innovations expliquent en grande partie les 25% de refus et les 15% d'abstention enregistrés jeudi à l’occasion de la première lecture du texte.

Les réfractaires à la version de la Constitution sortie de la première lecture sont issus de l'UDC et du PDC, les partis qui s'étaient opposés au principe de réviser la Constitution valaisanne en 2018.

Ces deux partis disposent ensemble de la majorité absolue au sein de l'assemblée, mais la version proposée jusqu'ici leur déplaît, car jugée trop à gauche.

Pour tous les UDC, permettre aux étrangers de voter et d'être élus au niveau communal représente une ligne rouge. Il en va de même pour une partie du PDC. Le PDC qui se battra, uni, pour s'en tenir à une élection du Conseil d'Etat au système majoritaire. Parce que c'est une élection de personnes, dit-il. Parce que ce système favorise électoralement le premier parti du canton, rétorquent ses adversaires.

Texte trop progressiste?

Le PDC et l'UDC agitent aussi l’épouvantail d’un non du peuple, dans deux ans. Le texte sorti de la première lecture serait plus progressiste que les mentalités actuelles en Valais.

La gauche objecte que le projet actuel répond davantage aux préoccupations d'aujourd'hui. Elle souligne aussi que toutes les nouveautés proposées ne sont pas des révolutions, étant donné qu'elles existent déjà dans d'autres cantons.

>> L'avis de Jean-François Lovey, chef du groupe Appel Citoyen :

Jean-François Lovey, délégué à la formation pour le canton du Valais. [R. Hofer]R. Hofer
La constituante valaisanne va-t-elle trop loin ? Interview de Jean-François Lovey / La Matinale / 58 sec. / le 10 décembre 2021

Le PLR ajoute que des caractéristiques conservatrices ont bien résisté. La Constitution commencerait toujours par "Au nom de Dieu Tout-puissant !", l'impôt sur le culte ne disparaîtrait pas et le Haut-Valais, fief du conservatisme cantonal, ne serait pas aussi prétérité qu'il ne le prétend. Tout quota en faveur des femmes a également été refusé.

Dernier mot au peuple

Au chapitre des institutions, le Conseil d'Etat passerait de cinq à sept membres. Les treize districts jugés dépassés seraient remplacés par six régions organisées autour des villes. Il y aurait, en revanche, toujours 130 députés et 130 suppléants, ce qui constitue quasiment un record en Suisse.

>> La réaction de Jean-Dominique Cipolla, chef du groupe UDC :

Jean-Dominique Cipolla, vice-président de l'ASIN. [asin.ch]asin.ch
Droit de vote pour les étrangers au niveau communal en Valais: interview de Jean-Dominique Cipolla / La Matinale / 48 sec. / le 10 décembre 2021

Pour l'UDC, les élus chargés de réviser la Constitution devraient aussi davantage penser aux coûts des innovations qu'ils proposent, comme une Cour constitutionnelle et un Tribunal de la famille.

C'est entre les statu quo et les nouveautés qui plaisent ou qui déplaisent que la Constituante va maintenant s'atteler à sa deuxième lecture. Le peuple aura le dernier mot dans deux ans.

>> Voir aussi le sujet du 19h30 de jeudi :

En Valais, la question du droit de vote des personnes étrangères divise
En Valais, la question du droit de vote des personnes étrangères divise / 19h30 / 2 min. / le 9 décembre 2021

Romain Carrupt/jop

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