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La REGA lorgne sur la concession de sauvetage héliporté en Valais, terre d'Air-Glaciers

Sauvetage en Valais: vers une guerre des rotors
Sauvetage en Valais: vers une guerre des rotors / 19h30 / 2 min. / le 30 décembre 2021
En Valais, c'est peut-être le début d'une guerre des rotors. Après 50 ans de quasi-monopole du sauvetage héliporté par Air-Glaciers et Air Zermatt, une nouvelle concession sera soumise au début de l'année. Pour marquer son intérêt, la REGA a posé symboliquement un de ses appareils à Sion.

Un petit atterrissage pour la REGA, un grand chambardement en Valais. Depuis jeudi, l'hélicoptère de la garde aérienne suisse, forte de 3,6 millions de personnes donatrices, nargue à une centaine de mètres la compagnie valaisanne de sauvetage Air-Glaciers, sans officiellement s'attaquer au ciel valaisan.

"Avec le stationnement d'un hélicoptère en collaboration avec Heli-Alps, nous renforçons notre dispositif existant. Ainsi nous pouvons intervenir plus rapidement auprès des patients à l'ouest de l'Oberland bernois ou dans le canton de Vaud", a expliqué jeudi le porte-parole de la REGA Mathias Gehrig devant la caméra du 19h30.

Décision du Tribunal fédéral

Mais le but semble clair: le canton du Valais lancera au début de l'année un appel d'offre pour son sauvetage aérien, une décision du Tribunal fédéral. C'est une conséquence du combat mené depuis 2015 par le président de la compagnie Heli-Alps, où est posé l'hélicoptère de la REGA.

Pour Francis Sermier, président de la société Heli-Alps, ceci ne constitue pas "une attaque": "C'est simplement une réaction, car je me suis rapproché d'Air-Glaciers il y a cinq ans de cela. J'avais signé des accords avec eux, qui ont été rompus huit mois plus tard parce que, apparemment, je prenais trop de place. Donc il me restait la variante de contacter la REGA, qui m'a ouvert les portes et m'a bien reçu".

Un centre commun est déjà planifié, avec pour objectif de fournir les machines et le personnel 24h sur 24h et 7 jours sur 7 à la REGA: "Nous voulons faire tourner les machines, il ne faut pas se mentir. C'est une opération qui permet d'assurer un certain nombre d'heures de vol annuel", précise Francis Sermier.

David contre Goliath

Pour Air-Glaciers, entré sous le giron d'Air-Zermatt, ce sera un combat à la David contre Goliath. Malgré des vols de transfert inter-hôpitaux, le Valais est le dernier canton à résister à la REGA: "Je ne pense pas qu'il y ait de la place pour une nouvelle compagnie, sachant que, sur la moyenne de l'année, nous couvrons la plupart des missions", remarque le médecin Pierre Métrailler, responsable du sauvetage pour Air-Glaciers.

"Il y a un risque, aujourd'hui, de voir débarquer des intervenants qui n'ont pas l'expertise de la montagne, du Valais, et d'avoir des intervenants qui ne connaissent pas bien la région. C'est aussi cela l'enjeu".

Un enjeu de politique valaisanne qui touche à un symbole régional. La REGA possède déjà 50'000 membres dans le canton et participera à l'appel d'offre du sauvetage aérien au début de l'année.

Rafaël Poncioni/sjaq

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