Publié

En Valais, les palabres autour de la nouvelle Constitution assomment certains élus

Les 130 membres de la Constituante réunis lors de la séance constitutive le 17 decembre 2018 dans la salle du Grand Conseil valaisan à Sion. [Keystone - Adrien Perritaz]
Certains constituants valaisans accusent une baisse de motivation / La Matinale / 1 min. / le 3 janvier 2022
Réviser une Constitution cantonale est en principe une mission historique dans la vie d'un élu. Mais l'exercice n'est pas toujours aussi palpitant qu'imaginé au départ. Des constituants valaisans en ont fait l'expérience à l'issue de la première lecture. L'engouement quasi général des débuts semble aujourd'hui lointain

"Les journalistes, vous êtes bien courageux de suivre ces débats", ou encore "Ca va être long aujourd'hui" sont quelques-unes des phrases entendues dans les travées de la Constituante.

L'impression de tourner en rond lasse certains élus et élues, dans tous les partis. "Le temps passe parfois assez lentement. Quand on a entendu une personne défendre une fois une cause, c'est toujours intéressant. Au bout de la deuxième, ça devient un peu plus lassant. Et au bout de la troisième, franchement, on fait autre chose", a confié le vice-chef du groupe UDC François Quennoz lundi au micro de La Matinale de la RTS.

"C'est aux groupes d'avoir une certaine discipline"

Pour les travaux de deuxième lecture, il invite les constituants et constituantes à être un peu plus concis, et les groupes politiques à se responsabiliser pour qu'une seule personne défende une cause en particulier. "C'est aussi aux groupes d'avoir une certaine discipline avec les sujets qui ont été largement balayés en première lecture, afin de ne pas y revenir en deuxième lecture", estime par exemple François Quennoz.

Dans sa ligne de mire, notamment, les longs débats sur les quotas de femmes, balayés jusqu'ici par la droite majoritaire à chaque tentative. Quant aux conservateurs, ils devraient, eux, arrêter de fixer des "lignes rouges" face à certaines propositions, une attitude qui agace la gauche et le PLR. Pour ce dernier, tout thème mérite d'être débattu.

Une touche de ci et de ça

C'est vrai, mais gare à l'overdose, a recadré le PDC Yann Roduit: "On a vu l'émergence de quelques personnalités qui occupaient un petit peu plus le micro, qui jugent l'exercice comme un laboratoire expérimental, en essayant de mettre une touche de ci et de ça, de cours environnementaux par exemple... Ce glissement peut aussi, peut-être, irriter certaines personnes", estime-t-il.

Mais avoir moins de débats fait aussi baisser la motivation des personnes qui pensaient que la réécriture d'une loi-cadre pourrait révolutionner le Valais. Cet autre motif de désillusion n'a pas pour autant détourné les élus et élues de leur mission: le taux de présence, qui reste élevé, en témoigne.

Sujet radio: Romain Carrupt
Adaptation web: Vincent Cherpillod

Publié

Remplacer la Constitution de 1907

La décision de renouveler la Constitution valaisanne remonte à 2015, lorsqu'un comité non-partisan lance une initiative populaire. En mars 2018, plus de 72% des citoyens demandent la révision totale du texte, et 61% souhaitent qu'elle soit menée par une Constituante plutôt que par le Grand Conseil.

L'Assemblée constituante valaisanne est élue le 25 novembre 2018. La séance constitutive a lieu le 17 décembre 2018 dans la salle du Grand Conseil valaisan à Sion. Le PDC y est majoritaire (47 sièges sur 130, soit 36%), devant le PLR et l'UDC (16% chacun), le groupe Appel citoyen (12%), le PS (11,5%) et les Verts (8%).