Aux portes du Bouveret, une ancienne décharge pourrait bientôt reprendre du service. Jusqu'à 45'000 tonnes de mâchefers y seraient enfouies chaque année, au grand dam des riverains.
"Il y aura les odeurs, le bruit. C'est à côté de chez nous. Il y a aussi la perte de valeur de l'endroit", regrette un habitant dans le 12h45. "Surtout la santé, pour les enfants, les habitants. Ce n'est pas possible d'avoir ce genre de chantier à côté d'un quartier d'habitation", rajoute un autre.
Une redevance de 2,5 millions
La commune de Port-Valais se montre favorable au projet. Son président Pierre Zoppelletto milite en faveur de la modification du plan de zones. "Le jour où tout sera terminé, il y aura un chemin public, des mares pour les grenouilles, des bancs. Quelque chose pour la collectivité. A l'oeil, ce sera beaucoup plus joli que maintenant", explique-t-il.
Port-Valais touchera également une redevance en cas d'acceptation mi-février. "Elle rapportera environ 2,5 millions de francs aux finances communales. Tout le monde a à y gagner", détaille Pierre Zoppelletto.
Le projet est porté par la SATOM, l'usine d'incinération de la région qui génère chaque année des tonnes de mâchefers. Pour l'heure, ces cendres sont envoyées à Zurich pour y être traitées et enfouies.
"Il faut aussi faire preuve de solidarité entre les différentes régions", affirme Daniel Baillifard, directeur de l'entreprise. "On voudrait toujours avoir les nuisances chez le voisin. Il faut pouvoir trouver une solution régionale de valorisation et de stockage pour éviter de transporter ces mâchefers à travers toute la Suisse."
"Une image négative"
Les résidus imbrûlables représentent environ 15% du poids total des ordures. En Suisse romande, six décharges de ce type existent déjà et cinq nouveaux sites de stockage sont en projet.
"Il y a une image très négative de ces décharges. Tout le monde est convaincu de la nécessité de devoir éliminer les déchets dans des endroits appropriés, mais personne ne veut une installation qui récupère ce type de déchets près de chez lui", analyse Matthieu Raeis, président de la Commission romande pour le traitement des déchets, dans La Matinale.
Et de continuer: "Il y a beaucoup d'opposition en partie de la part des communes qui accueillent ce type de déchets, mais évidemment aussi des riverains. A court terme, il y a une relative urgence à ce que les projets de décharge voient le jour, parce que si on n'arrive pas à ouvrir une décharge d'ici 2024-2025 en Suisse romande, on ne saura plus gérer nos mâchefers à l'échelle locale."
Romain Boisset/Romain Carrupt/jfe