La présidente de commune Romy Biner-Hauser n'a constaté "aucun changement en 2021". Comme l'année précédente, aucun de ses administrés n'a utilisé de bitcoin pour payer ses impôts communaux ou s'acquitter de transactions jusqu'à 150 francs au guichet du contrôle des habitants.
"Je n'ai pas d'explication à avancer", réagit-elle. Pourtant, quelques citoyens avaient dit leur intérêt pour la cryptomonnaie et la présidente, qui aime "vivre avec son temps et innover", y voyait un beau défi pour sa commune qui devenait ainsi la deuxième de Suisse à accepter les paiements en bitcoin après Zoug.
"En progression"
Sollicité, Bitcoin Suisse n'a pas répondu aux questions de Keystone-ATS, mais renvoie à un article paru dans l'Agefi en décembre 2021. Armin Schmid, responsable des crypto-paiements au sein de la société, y déclare: "L'adoption de ces nouvelles alternatives de paiement est toujours en progression. Souvenons-nous de Twint, qui a également pris un certain temps à être adopté, malgré le soutien de toutes les grandes banques suisses".
Zermatt va continuer à proposer la solution développée par Bitcoin Suisse, car elle n'implique "ni frais ni risque pour la commune", rappelle Romy Biner-Hauser, mais elle ne prévoit pas d'analyser pourquoi elle n'intéresse pas ses citoyens pour l'heure. Ces derniers garderont la possibilité d'effectuer leurs paiements en bitcoin, montants que Bitcoin Suisse échangera en francs suisses et transférera sur le compte bancaire de la municipalité.
Zoug et Chiasso
En Suisse, la ville de Zoug est pionnière. Depuis 2016 elle autorise notamment le paiement d'impôts communaux en cryptomonnaie. Au Tessin, la municipalité de Chiasso offre depuis le 1er janvier 2021 la possibilité de verser un montant maximal de 1000 francs en bitcoin pour chacun des acomptes d'impôts. Mais pour l'heure, "très peu de contribuables ont saisi cette opportunité", indique l'Office des contributions.
Quant au canton de Zoug, depuis 2021, il est le premier à permettre à ses contribuables de payer leurs impôts en bitcoin et en ether. Cette possibilité vaut autant pour les particuliers que pour les entreprises, pour autant que la facture n'excède pas 100'000 francs et que le versement soit effectué en une seule fois. Il faut en faire la demande à l'administration fiscale qui envoie un code QR pour procéder au paiement, avait communiqué le canton en septembre 2020.
ats/jpr