Le Valais se serait montré trop généreux dans six dossiers analysés sur vingt. Comme la Confédération paie les deux tiers de la note, elle a intérêt à ce que le canton négocie au plus serré.
Le canton a par exemple acheté quatre immeubles ou zones à bâtir, qui pourraient finalement se révéler inutiles. Car le tracé final de la correction du Rhône pourrait évoluer avec le temps. La Confédération l'a dit deux fois au canton. Il n'en a pas tenu compte.
Deuxième problème: un propriétaire a voulu céder des parcelles, attenantes à celles qu'il vendait pour élargir le Rhône. Le canton a dit oui. Alors qu'au vu de leur emplacement et de leur nature, il sera compliqué de les revendre ou de les échanger, toujours selon le Contrôle des finances.
Le CDF accuse aussi le Valais de percevoir des loyers beaucoup trop faibles pour les biens qu'il achète puis qu'il loue jusqu'au début des travaux. Enfin, des paiements directs ont continué à être versés à un agriculteur qui les demandait, alors qu'il n'avait plus la maîtrise de son champ.
L'Etat du Valais prêt à rembourser la Confédération
L'audit appelle la Confédération à exiger des remboursements. Car si pour éviter des longues procédures le Valais a peut-être un intérêt stratégique à se montrer généreux avec les propriétaires de terrains, ce n'est pas à la Confédération de payer ce choix politique.
Le canton attend déjà qu'un expert neutre se prononce sur les chiffres du Contrôle des finances et ne craint pas plus que cela de devoir rembourser 500'000 à 1 million de francs.
Si ça devait malgré tout être le cas, l'Etat précise que c'est lui qui rembourserait la Confédération et pas les anciens propriétaires. A voir maintenant si cet audit poussera le canton à se montrer plus économe avec les trois quarts restants de surfaces à acheter.
Quoi qu'il en soit, l'Office fédéral de l'environnement promet d'exercer un meilleur contrôle.
Romain Carrupt/ebz