Ces nouveaux points d’observation de la qualité de la nappe phréatique ont été installés dans la région de Gamsen/Brigerbad, précise le Service de l'environnement valaisan. Ils permettent de surveiller de nombreux paramètres, en particulier la présence et la concentration de benzidine.
Ces installations supplémentaires font suite aux premières analyses des eaux souterraines menées par le canton. "Les premiers résultats obtenus confirment ceux des investigations de Lonza, soit une présence de benzidine pouvant atteindre une concentration de plusieurs centaines de ng/l dans les eaux souterraines en aval de la décharge", indique le canton.
Prudence recommandée
Un échantillon prélevé dans un puits de la station thermale de Brigerbad se situait, avec 0,2 ng/l, juste au-dessus de la limite de quantification de 0,1 ng/l. Le rééchantillonnage effectué de manière standard dans un tel cas, ainsi que d'autres mesures de contrôle, n'ont toutefois pas confirmé la présence de benzidine, nuance le canton, qui rappelle que même en cas de contamination possible de cet ordre de grandeur, il n'y aurait pas de risque pour la santé des baigneurs.
Le canton compte toutefois analyser dorénavant les échantillons provenant des points de mesure sensibles avec une limite de quantification particulièrement basse pour la benzidine. Il souhaite ainsi obtenir une sécurité supplémentaire.
Les premiers résultats obtenus par le canton l'incitent également à recommander la plus grande prudence lors de l'assainissement de la décharge et des travaux de la correction du Rhône. En effet, les eaux souterraines se trouvent dans un secteur de protection des eaux dans ce tronçon particulièrement étroit de la vallée.
ats/boi
Dépôt de déchets durant 60 ans
Pour mémoire, Lonza a déposé des déchets issus de la production chimique dans la décharge de Gamsenried entre 1918 et 1978. Inscrite au cadastre cantonal des sites pollués, l’ancienne décharge a été classée en 2011 comme site contaminé à assainir.
Des tests réalisés en 2018 ont mis en évidence la présence de benzidine dans la nappe phréatique entre l'ancienne décharge et le site chimique de Lonza. Toutefois, des analyses menées en 2008 avaient déjà mis en évidence des traces de benzidine, mais à l'époque, ces résultats n'avaient pas été transmis au canton.
La décharge s'est construite par couches, année après année, et touche directement la nappe phréatique par endroits. Les décennies de déchets entreposés représentent environ l'équivalent de vingt-neuf terrains de foot. Prévu par étapes, l'assainissement du site est prévu sur plusieurs décennies.