Dix ans après le drame de Sierre, une douleur toujours aussi vive

Le drame s'est noué le soir du 13 mars 2012, peu après 21h00: un autocar belge parti du Val d'Anniviers dévie de sa trajectoire dans le tunnel de l'autoroute A9 à la hauteur de Sierre et percute frontalement un mur en béton à l'extrémité d'une place d'évitement.

Le car transportait deux classes des villes flamandes de Lommel et d'Heverlee revenant de vacances de neige passées dans le village de Saint-Luc. Le bilan est effroyable: sur les 52 occupants, 28 trouvent la mort, dont 22 enfants.

Neuf corporations de sauveteurs interviennent sur les lieux de l'accident, parvenant à sauver 24 enfants. Tous garderont en mémoire de douloureuses images.

>> La chronologie des événements :

La douleur ne s'efface pas

Dans une série d'émissions documentaires intitulées "Niets gaat over", soit "Rien ne s'efface" et diffusée actuellement en Belgique, la télévision publique flamande est partie à la rencontre des familles des victimes. Dans un épisode, celles-ci se rappellent les premières heures qui ont suivi l'accident, les appels qui se multiplient et l'attente de savoir si leur enfant fait partie des survivants.

Le 14 mars, la situation n'est pas beaucoup plus claire. "On nous a dit de venir à Sierre", témoigne une maman. Plusieurs proches se retrouvent alors dans un car pour le Valais. Durant le trajet, les téléphones sonnent apportant quelques réponses.

"Entre-temps, on avait appris le nombre de victimes qui n'avaient pas survécu. On aurait pu rester dans l'illusion, mais on s'est mis à compter quelles étaient les chances que nos enfants soient encore en vie", se rappelle-t-elle. Et puis la douloureuse conclusion qui a suivi "ce sont les nôtres, ce sont les nôtres qui sont morts".

Procédure pénale classée en 2015

Pour la justice valaisanne, le chauffeur du bus est le principal responsable de l'accident sans qu'il soit possible de l'expliquer avec certitude. Trois hypothèses ont été retenues: une inattention fatale, un malaise physique ou un acte volontaire. Cette dernière hypothèse du suicide reste cependant la moins privilégiée par les experts médicaux et scientifiques qui ont participé à l’enquête.

Comme le chauffeur est décédé lors du drame, l'instruction ouverte pour homicide par négligence et lésions corporelles par négligence a été classée le 30 juin 2014.

>> Lire également : Recours sur les résultats de l'enquête sur l'accident de car de Sierre

En mars 2015, le Tribunal cantonal valaisan a estimé que le décès du chauffeur lors du drame dispensait "d'investiguer plus". Selon lui, la thèse du suicide défendue par onze parents d'enfants décédés ne pourrait "jamais déboucher sur une condamnation pénale".

Insatisfaits par cette décision, deux parents concernés ont contesté le classement et saisi le Tribunal fédéral. Les juges fédéraux ont rejeté leurs recours en août 2015, mettant un terme définitif à la procédure pénale.

>> Sierre: l'énigme des 75 derniers mètres. L'enquête de Temps Présent du 21 février 2013 :

gma avec ats