Dans le village de Lens, à deux pas de Crans-Montana, Marta Albertini vient de mettre un appartement à disposition de deux familles ukrainiennes. A 85 ans, l'arrière-petite-fille de Léon Tolstoï (1828- 910) ressentait le besoin d'aider des réfugiés ukrainiens arrivés en Suisse.
Selon elle, son aïeul percevrait l'invasion de l'Ukraine par la Russie "avec une totale horreur": "Il a toujours été contre la guerre, contre la violence. Il a toujours prôné la non-violence. A la vue de cette situation, il serait désespéré."
Accueillir des réfugiés ukrainiens est un moyen pour elle d'honorer la mémoire de son arrière-grand-père. "Je pense à ma pauvre arrière-grand-mère qui accueillait toutes les personnes qui venaient écouter la parole de Tolstoï. Je pense donc que c'est mon devoir, tout simplement", estime-t-elle, samedi au 19h30.
Engagé contre l'autoritarisme
Dans "Patriotisme et gouvernement" écrit en 1900, bien avant la Révolution russe de 1917, Léon Tolstoï avait un regard très sévère sur le patriotisme et l'autoritarisme.
"Il était contre le gouvernement, contre tout ce qui s'est passé durant les longues années de sa vie. Mais il n'avait que le moyen de la parole pour inciter les gens à lutter contre l'autoritarisme du tsar, entouré de riches nobles", explique Marta Albertini.
Flore Dussey et Yvan Illi/vajo