Quel avenir pour le projet russe de complexe hôtelier à Aminona (VS)?

La situation en Ukraine semble compromettre le projet de complexe hôtelier à Aminona, près de Crans-Montana, du millionnaire russe Evgeny Kogan.

A l'arrêt depuis 2017 faute de garanties financières, le chantier de 15 hectares devrait reprendre fin mai si toutes les conditions fixées entre la commune de Crans-Montana et le groupe ALRV (Aminona Luxury Resort and Villages) étaient réalisées. Or, à ce stade, personne ne sait si les fonds sont encore en Russie.

Les habitants craignent que la situation en Ukraine ne sonne le glas du projet para-hôtelier russe. "Toute mesure de blocage est inquiétante: il n'y a rien de pire que de garder ce trou qui existe depuis des années. Pour l'intérêt de la station, mais aussi du Valais et surtout du paysage, il faut que ce chantier reprenne", a déclaré dans le 19h30 Daniel Pache, président de l'Association des propriétaires d'Aminona.

La réalisation de ce complexe touristique est en effet intimement liée à la situation du promoteur, Evgeny Kogan, dont le père multimillionnaire fut un temps ministre de Vladimir Poutine. Evgeny Kogan est plutôt discret à Crans- Montana. Il est titulaire d'un permis B, mais n'est pas au bénéfice d'un forfait fiscal.

Pas sur la liste des personnes sanctionnées

La commune espère qu'il n'est pas sous le coup de sanctions internationales. "Nous sommes avertis par nos avocats et par la Confédération de chaque nouvelle liste de sanctionnés. Actuellement, ni les membres de la famille porteuse du projet, ni les sociétés qui participent à cette construction ne sont sur cette liste. Nous sommes sereins pour l'instant", a déclaré dans le 19h30 Nicolas Féraud, le président de la commune de Crans-Montana.

En revanche, depuis un mois, Natasha Sheremet, courtière en immobilier, n'a pu recevoir le moindre centime de ses clients russes, qu'ils figurent ou non sur la liste noire. "Je ne vois pas comment il sera possible de faire sortir physiquement les fonds de Russie et de les annoncer ici".

Jointe par téléphone, la représentante du promoteur a toutefois certifié que tout était prêt pour la reprise des travaux fin mai. La commune exige, à cette échéance, un dépôt de 7,5 millions de francs.

Selon des informations de la RTS, Evgeny Kogan n'est pas uniquement Russe mais possède également la citoyenneté chypriote, ce qui dans ce dossier joue clairement en sa faveur. Il est impossible en revanche de savoir si les revenus qui vont financer ce projet sont toujours en Russie.

Flore Dussey/lan