"Les pratiques de naturalisation de vin, si elles sont avérées, font mal à tous les viticulteurs du canton. Elles déstabilisent le marché, provoquent un dégât d'image désastreux et sont dommageables à l’écrasante majorité qui respecte les règles", déclare jeudi Christophe Darbellay, chef du Département de l'économie valaisan dont dépend le Service de l'agriculture (SCA), à l'agence Keystone-ATS.
"Si les faits sont confirmés, j'espère que les sanctions seront exemplaires", abonde son collègue Mathias Reynard, en charge du Département des affaires sociales et de la santé dont dépend le Service de la consommation et des affaires vétérinaires (SCAV) qui s'occupe du contrôle des appellations d'origine contrôlées (AOC).
Cette vérification "sera intensifiée en collaboration avec les autres services et en priorisant ce secteur" viticole, complète Mathias Reynard.
"L'immense majorité des professionnels sont honnêtes"
La faible récolte de l'an dernier pourrait-elle pousser des viticulteurs ou des cavistes à tricher? Non, pas nécessairement, répond le conseiller d'Etat socialiste. "Des indemnisations ont été mises en place par le Département de l’économie, afin de venir en aide aux viticulteurs et l’immense majorité des professionnels du domaine sont honnêtes et sont révoltés par ce type de pratiques".
Si une cave est prise à tricher sur les AOC, le Service de la consommation et des affaires vétérinaires prend des mesures administratives (par exemple contestations, séquestre, déclassement d’un vin etc.). Il la dénonce aussi au Ministère public qui prend le relais pour l’aspect pénal.
ats/oang
Une probable tentative d'escroquerie
Revenant sur l'affaire révélée par la RTS et Le Matin Dimanche, la société de négoce de vins Caves Orsat SA, propriété de la famille Rouvinez, a indiqué dimanche dans un communiqué être la "probable victime d'une tentative d'escroquerie".
Elle explique avoir acheté en février 2022 pour 32'000 litres de vins valaisans. Après analyses chimiques, elle doute de la conformité de l’origine et procède à une analyse isotopique complémentaire.
"A l’heure actuelle, la famille Rouvinez n’a pas été informée officiellement de l’identité de la cave d’où proviennent ces vins, ni des conclusions de l’enquête du Contrôle suisse du commerce des vins (CSCV)", précise la cave de Martigny.
Selon l'enquête de la RTS et du Matin Dimanche, le vin provient de Château Constellation.
>> Lire : Le Contrôle suisse du commerce des vins porte plainte contre Château Constellation