Les responsables scolaires s'attendent à davantage d'échecs cette année. Si tous les degrés sont concernés, la quatrième du collège est particulièrement touchée.
Ces étudiants et étudiantes ne sont plus qu'à un an de leurs examens de maturité gymnasiale. Au lycée-collège des Creusets, à Sion, un taux record de 10% des élèves de quatrième année a déjà jeté l'éponge en cours de semestre.
"Le moral est compliqué. Beaucoup de mes camarades partent en burn-out, d'autres ne viennent en cours que le matin ou pour les examens. Pendant notre deuxième année, on était en confinement, la matière n'a pas été acquise. En troisième année, le programme a été adapté. Mais en quatrième année, cela n'a pas du tout été le cas, donc les lacunes se font ressentir", témoigne une étudiante à la RTS.
"L'élastique a cassé"
Les ruptures scolaires préoccupent le canton depuis le mois de février. Des états généraux ont été organisés et le recteur des Creusets a dû rendre un rapport au Service de la formation. Son chef Jean-Philippe Lonfat voulait un suivi des collégiens qui quittent l'école. Résultat: certains se dirigeront vers une école privée l'année prochaine, mais pas tous.
"Plusieurs élèves sont partis pour améliorer une langue et ils vont sans doute revenir. Certains ont d'autres projets, dans le domaine artistique. D'autres ont décidé d'abandonner les études pour aller dans le monde professionnel. Ces élèves étaient un peu comme des élastiques en temps normal et l'élastique a cassé avec le Covid", compare-t-il, en ajoutant que les tensions autour de la guerre en Ukraine n'ont pas aidé.
Pas une tendance romande
Dans ce contexte particulier, Jean-Philippe Lonfat plaide pour une réponse adaptée. "On doit apprendre à se dire qu'on a de bonnes formations et de bonnes maturités. S'il n'y a pas douze auteurs à voir en français par exemple, alors il y en aura huit et ça va aussi. C'est le message que le Service de l'enseignement a donné aux collèges et ça s'est très bien passé. Mais on a encore pas mal de soucis."
La tendance au décrochage scolaire constatée en Valais ne se vérifie pas pour l'instant dans les autres cantons romands. Le syndicat des enseignants de Suisse romande parle néanmoins d'une impression de fatigue de l'école en général.
Romain Carrupt/gma