Presque comme au casino, le jeu de plateau "Gambling Escape" compte cinq parties: deux parties machines à sous, une partie roulette, une partie blackjack et une partie poker. Les participantes et participants paient avec de l'argent fictif, tirent leurs dés et, le plus souvent, perdent. Ce jeu permet de faire de la prévention de façon ludique.
En prenant conscience que tout repose sur le hasard, les joueuses et joueurs comprennent les pièges des jeux de hasard et d'argent, les faibles probabilités de gagner et les incitatifs psychologiques qui les poussent à jouer. "Il y a vraiment un échange qui naît autour de ce jeu, sur les questions de hasard, de probabilité, de fausses croyances", explique Romaine Darbellay, responsable du programme de prévention du jeu excessif, à Promotion Santé Valais.
Les cibles de l'industrie du jeu
A l'adolescence, le cerveau est en phase de maturation et toute nouvelle expérience a un impact bien plus fort qu'à l'âge adulte, selon Promotion Santé Valais. Entre 15 et 25 ans, les jeunes ont deux fois plus de risque de devenir des joueuses et joueurs excessifs, qu'en commençant plus tard. Camille Robert, coordinatrice du programme intercantonal de lutte contre la dépendance au jeu, constate que "les jeunes sont particulièrement ciblés par l'industrie du jeu. Avec toutes ces publicités, les méthodes de paiement, le développement des jeux en ligne s'adresse à un public jeune et connecté".
L'âge moyen de la première mise est de 16 ans, et la part des jeunes au comportement, soit à risque, soit problématique, a été multipliée par 10 entre 2014 et 2018, selon Addiction Suisse. Depuis 2019, avec les casinos accessibles en ligne et la publicité sur les réseaux sociaux, le nombre de jeunes concernés a encore augmenté. La part des jeunes à risque pour les jeux de hasard et d'argent est de 5%, c'est 5 fois plus que chez les adultes.
Pour toucher un maximum de jeunes, ce jeu a été élaboré en français et allemand. Il sera mis à disposition des écoles et distribué dans les maisons de quartiers et centres de loisirs.
Romain Boisset/Elisa Casciaro