Rien qu'à le voir de loin, le pont de Niouc dans le Val d'Anniviers donne des frissons. Et si vous avez l'audace de l'approcher, mieux vaut avoir l'estomac solide, car il se trouve à 200 mètres du sol.
Le vertige n'existe pas pour Julien Torrent, le président des Amis du pont suspendu de Niouc. Lui, il préfère l'accès vertigineux depuis un ancien bisse. Si aujourd'hui l'ouvrage est mis en valeur par les sports extrêmes, sa vocation première n'avait rien avoir avec l'adrénaline.
Histoire aux multiples rebondissements
"A l'origine, le village de Briey avait été irrigué par le bisse des Sarrasins depuis 1450 jusqu'au jour du grand malheur, où il y a eu un éboulement qui a fait de nombreux morts, qui ont été ramenés sur Chippis", raconte Julien Torrent, dans l'émission de la RTS Couleurs locales. "Dès lors, la région a été complètement abandonnée. Vers 1900, la décision a été prise de réirriguer Briey."
Et d'ajouter: "En 1978, la conduite a été abandonnée. Un habitant de Veyras, Claude Forclaz, s'est alors offusqué, et en 1981 le pont a été cédé pour 1 franc." A la fin des années 1980, l'association décide de le mettre en valeur. "A l'époque, le pont faisait peur. Il était rouillé. Il n'y avait plus de planche, on passait en canard pour le traverser."
Aujourd'hui, le pont de Niouc est réhabilité et il accueille une base de sports extrêmes. Pour fêter les 100 ans du monument, une pièce de théâtre retracera cet été son histoire.
Yvan Illi et Flore Dussey