Cette candidature multinationale a été déposée à Paris le 31 mars dernier, mais en raison des restrictions sanitaires, ce projet n'a pu être fêté que le 20 juin au musée des bisses d'Ayent.
En Valais, 188 bisses sont classés et cartographiés. Ils ont gardé leur fonction d'irrigation, au-delà de leur caractère touristique. Aujourd'hui encore, ils contribuent à irriguer des terres agricoles et viticoles. Ils sont gérés par un consortage, une association d'hommes, souvent bourgeois de leur commune, qui vont travailler à entretenir le bisse et procéder à la répartition des droits d'eau.
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Ce savoir-faire se transmet de génération en génération, souvent sur de très longues périodes. Ainsi, à Ayent, le grand bisse est en fonction depuis 1448 et, depuis, le consortage n'a jamais cessé de fonctionner. Une tradition pour laquelle le président du consortage, Daniel Morard, s'inquiète, tant la relève est difficile à trouver.
Une première tentative en 2016
En 2016, l'association des bisses avait tenté de faire inscrire ces derniers comme site au patrimoine mondial de l'Unesco, sans succès. Cette fois, la candidature déposée fin mars 2022 entend inscrire un savoir-faire au patrimoine immatériel de l'Unesco. La Suisse s'est associée à un dossier international de candidature portant sur l'irrigation traditionnelle en Europe. Il rassemble l'Autriche, la Belgique, l'Allemagne, l'Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas et la Suisse, où plusieurs cantons (VS, AG, BE, LU) sont concernés.
Le dossier de candidature est en cours d'évaluation. La réponse pourrait tomber fin 2023.
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Florence Vuistiner/elca