Néfastes pour la nature et désagréables à regarder, les décharges illégales sont une plaie pour les communes, surtout lorsque elles sont le fait de particuliers, qui entassent illégalement des objets sur leurs propres terrains.
A Saxon notamment, une maison fait polémique: tout un tas d'objets abandonnés dans le jardin irritent le voisinage et font craindre pour l’environnement. "Il y a un risque non négligeable de pollution. Il y a un canal à moins de dix mètres", déplore Charly, un citoyen de la commune, interrogé jeudi dans le 19h30.
Et ce cas n'est pas isolé. Sur les hauts de la commune, le même propriétaire, qui n'a pas répondu aux sollicitations de la RTS, entasse des véhicules depuis plusieurs années. Les autorités en dénombrent aujourd’hui une septantaine.
La commune assure faire le maximum mais évoque des procédures juridiques complexes. Elle a interpellé le canton, mais celui-ci rétorque que la commune peut agir seule. Pour l’Etat du Valais, il n’y a pas urgence. Vu qu’une pollution n’est pas avérée et que la Commission cantonale des constructions est peu dotée en personnel, le cas de Saxon s’est vu attribuer le plus faible degré de priorisation.
De longues procédures
Si les autorités ont le droit d'évacuer les épaves et les résidus de chantiers amassés illégalement, cela se fait seulement au terme d'une longue procédure, explique également Jo Ramuz, le président de Leytron (VS), interrogé dans La Matinale. "Entre l’avis, la décision et le suivi, les procédures peuvent prendre plusieurs mois avant d’aboutir aux travaux de substitution", affirme celui qui se bat aussi avec le propriétaire d'une décharge illégale.
Les communes visent une évacuation volontaire des déchets, tout en sachant que celle-ci ne signifie pas forcément la fin des problèmes. Certains propriétaires en faute déplacent simplement leur matériel sur un autre de leurs terrains...
Quand l’évacuation n’est pas effectuée volontairement, les communes n'ont pas d'autres choix que de mandater des entreprises pour tout déblayer. Le problème devient dès lors financier, reconnaît le vice-président de Saxon Nicolas Dupont. "Les frais sont à la charge du propriétaire du bien. Si cette personne ne peut subvenir à ses besoins, ce sera à la commune de prendre en charge le coût", a-t-il expliqué devant le législatif.
Des décharges parfois dissimulées
La lutte contre les décharges illégales se heurte manifestement à des procédures longues et compliquées. Chef du Service administratif et juridique au Département valaisan de la mobilité, du territoire et de l’environnement, Adrian Zumstein le confirme. "Il y a plusieurs étapes très formelles à franchir lors d'une démarche de police des constructions, comme le respect du droit d'être entendu." Le but est d’éviter que la moindre faute formelle ne retarde considérablement la procédure.
Quand procédure il y a, vu que des décharges y échappent. Car si certaines décharges se situent dans des quartiers résidentiels ou sont proches des routes, d'autres sont cachées en pleine forêt.
Romain Carrupt/hkr/boi