Le Valais veut conquérir les palais avec des abricots plus résistants
De Sierre à Vernayaz, tout le Valais récolte actuellement ses abricots et la saison s'annonce belle. Mais pour pallier les événements climatiques extrêmes, la branche mise désormais sur de nouvelles variétés.
Roi des vergers valaisans, l’abricot qui pousse dans la vallée du Rhône représente 96% de la production suisse. Il y a 30 ans, on n'en trouvait qu'une seule variété sur les étals: le Luizet. Mais aujourd’hui, pas moins de 80 variétés différentes croissent sur les 700 hectares valaisans.
Cette diversification était vitale pour le canton alors que le climat se dérègle. "Cela permet de ne pas mettre tous les oeufs dans le même panier", explique Olivier Comby, producteur d'abricots à Saxon (VS), interrogé mercredi dans le 19h30 de la RTS.
"Si on a une période de pluie qui arrive plus vite dans la saison, ce sont les précoces qui seront un peu moins productifs. Si la pluie arrive plus tardivement, ce seront les tardifs. Donc ça échelonne un petit peu". Mais une menace plane sur tous les abricots: "On a toujours le gel qui peut prendre toutes les variétés en même temps".
Résister aussi au soleil et à la pluie
Pendant la saison, Olivier Comby et ses pairs rencontrent régulièrement les chercheuses et chercheurs agronomiques qui planchent sur les prochaines variétés.
Jusqu'ici, la principale préoccupation était la quête de variétés ayant du goût, de beaux fruits et qui soient résistantes aux maladies et au transport.
"Maintenant, on commence aussi à les décrire en fonction de leur résistance à de fortes chaleurs, à une sécheresse, à de très fortes pluies", souligne Danilo Christen, ingénieur agronome et responsable de la recherche sur l’abricot à l'Agroscope, en rappelant qu'il y a aussi désormais de très fortes pluies en été.
Populariser des variétés qui plaisent
L’ambition, pour les professionnels de la branche, est d’arriver à populariser les nouvelles variétés d’abricot. "On doit focaliser sur un nombre relativement restreint de variétés qui puissent plaire. Si on a une vingtaine de variétés phares, ça paraît être le chiffre idéal", estime Olivier Borgeat, secrétaire général de l'Interprofession des fruits et légumes du Valais.
Quoi qu'il en soit, la saison s’annonce belle: le secteur s’attend à une récolte record de 9000 tonnes cette année, de quoi panser les plaies laissées par le gel l’an passé, qui n’avait permis de cueillir que 1300 tonnes du fruit emblématique du Valais.
Michael Maccabez/oang
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