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Le Valais a dû verser une grosse indemnité à l’ex-responsable de la correction du Rhône

L’Etat du Valais a indemnisé "Monsieur correction du Rhône", qui a vu son poste disparaître. [Keystone - Gaëtan Bally]
Le Valais a dû verser une grosse indemnité à l’ex-responsable de la correction du Rhône / La Matinale / 2 min. / le 11 juillet 2022
La récente intégration du Service de protection contre les crues du Rhône au Service des dangers naturels a coûté plus de 100’000 francs à l’Etat du Valais, révèle la RTS lundi. Cet argent a été versé à "Monsieur correction du Rhône", pour l’indemniser de la disparition de son poste. L’Etat du Valais a aussi octroyé plusieurs mois de salaire à deux hauts-fonctionnaires, partis d’un commun accord.

A peine arrivé au gouvernement valaisan, l'UDC Franz Ruppen a décidé de rattacher la correction du Rhône au Service des dangers naturels, nouvellement créé. L’Etat du Valais a alors indemnisé "Monsieur correction du Rhône", qui a vu son poste disparaître.

Pour ce genre de cas, "le Conseil d’Etat a défini une échelle qui définit le nombre de mois dûs, en fonction de l’expérience et de l’âge", explique Gilbert Briand lundi dans La Matinale de la RTS. Le responsable des ressources humaines du canton ne précise pas quel barème a été appliqué à l’ex-responsable de la correction du Rhône.

Selon les recherches de la RTS, il apparaît que ce dernier (la cinquantaine et ayant passé plus de vingt ans à l'Etat) a droit à dix mois de salaire, sur un maximum de douze. Cela correspond à au moins 100’000 francs, d’après l’échelle des salaires de l’administration. Cet argent lui est acquis. Il ne doit pas le rembourser - même partiellement - s’il retrouve une activité rémunérée, ce qui est son cas.

Pour "alléger la situation"

Le régime est différent pour le chef de l’Office de la viticulture et la cheffe du Service de la culture qui, sur fond de tensions, ont récemment quitté leur fonction d’un commun accord avec leur employeur.

Leurs postes n’ayant pas été supprimés, le barème d’indemnisation allant jusqu’à douze mois de salaire ne trouve pas application. Ici, les hauts-fonctionnaires sont libérés de leur obligation de travailler pendant trois mois maximum. Ce système permet à l'Etat de s'éviter un long procès qu'il n'est pas sûr de gagner.

"Cela peut arriver que l’on s’arrange, surtout si la situation dans le service est lourde", note Gilbert Briand. "On peut avoir un intérêt réciproque de libérer la personne du travail si ça allège la situation".

Concrètement, le canton verse jusqu'à trois mois de salaire à des employés qui ne travaillent plus pour l’Etat. Mais si ceux-ci retrouvent une activité professionnelle durant la période où ils sont libérés de leur obligation de travailler, cette rémunération est déduite des versements de l’Etat.

Montant total inconnu

Combien ces trois départs coûteront-ils exactement au contribuable valaisan? Impossible de le dire. Le canton du Valais ne s’exprime pas sur des cas particuliers. Les conventions passées avec les fonctionnaires en question contiennent une clause de confidentialité.

>> Le débat de Forum entre Marylène Volpi-Fournier, présidente de la Fédération des magistrats, des enseignants et du personnel de l'Etat du Valais, et Thomas Birbaum, député PLR au Grand Conseil et secrétaire général de l'Union valaisanne des indépendants :

Quel dédommagement pour les chefs de service remerciés? Débat entre Marylène Volpi-Fournier et Thomas Birbaum
Quel dédommagement pour les chefs de service sortants? Débat entre Marylène Volpi-Fournier et Thomas Birbaum / Forum / 8 min. / le 11 juillet 2022

Romain Carrupt

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Une pratique courante

En comparaison romande, les montants versés par le Valais n'apparaissent pas excessifs. Lorsqu’un poste est supprimé, le canton de Vaud, la Ville de Lausanne et (pour les cas de rigueur) le canton du Jura allouent eux aussi jusqu’à douze mois de salaire. Neuchâtel s’en approche avec trois mois de base et un mois supplémentaire par tranche de cinq ans d’expérience.

Concernant les libérations de l’obligation de travailler, Genève en a accordées sept durant cette législature. Elles ont abouti au versement de cinq à douze mois de salaire. Par ailleurs, pour clore des procédures, deux conventions ont conduit au versement de respectivement deux et onze mois de salaire. De son côté, Fribourg limite les libérations de l’obligation de travailler à six mois.

Le canton de Berne plafonne, lui, les indemnités de départ à treize mois de salaire, soit un de plus qu’à la Confédération. Mais il précise qu’en pratique, ce genre d’avantages n’est guère accordé. "Les indemnités de départ ne doivent être convenues qu'avec la plus grande retenue", commente l’Office bernois du personnel.