Des Ukrainiens logés en montagne devront déménager cet l'hiver

Certains réfugiés ukrainiens hébergés dans des chalets ou des appartements de vacances vont devoir déménager d'ici l'hiver, car certains propriétaires veulent pouvoir disposer de leur logement pendant la saison de ski. Pour limiter les mises à la porte, une association recommande de passer des conventions de location avec le canton.

Dans les stations valaisannes, une quarantaine de propriétaires sur 180 ont déjà dit au canton qu'ils auront besoin de leur logement pendant la saison de ski pour y passer leurs vacances ou le louer à des touristes. Conséquence: des réfugiés devront déménager.

Faire "acte de générosité"

Fondateur du groupe Troistorrents-Morgins-Ukraine, l'ancien conseiller d'Etat vaudois Claude Ruey est sur le point d'écrire aux propriétaires. Il va leur proposer de passer des conventions de location avec le canton.

"L'Etat doit loger les gens, donc à un moment donné il doit financer leur logement", explique-t-il vendredi dans La Matinale de la RTS. "Et comme ces gens ne changent pas d'appartement chaque semaine, c'est déjà un coût en moins, (nettoyage, etc…) pour le propriétaire".

Claude Ruey souligne également qu'une location de longue durée peut être aussi intéressante pour le propriétaire, qui "n'y perdrait pas trop et donc pourrait faire acte de générosité".

L'ancien politicien espère que les réfugiés puissent rester dans leur logement actuel, d'autant que des enfants sont scolarisés. "Si on les change tout le temps d'endroit, ça ne va pas être très facile pour eux", souligne-t-il.

"Des standards de loyers modérés"

Des conventions de location sont d'ailleurs déjà signées, mais à des montants raisonnables. "Quand on paie un loyer avec un bail, on va payer en fonction du prix possible au niveau de l'aide sociale", relève Aline Berthod, cheffe-adjointe de l'Office de l'asile à l'Etat du Valais.

"On s'aligne sur les prix du marché, mais on est dans des standards de loyers modérés. Ce n'est pas des loyers qui correspondent aux zones fortement touristiques", précise-t-elle. "Cela ne correspondrait pas non plus aux normes d'aide sociale en vigueur en Valais".

Le canton dispose de suffisamment de structures pour reloger les réfugiés, même sans compter sur des abris PC ou des containers. Et il privilégie les déménagements sur les plus courtes distances possibles. Pour lui, loger les réfugiés dans des logements privés de stations touristiques n’était donc pas une mauvaise idée.