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Huit communes valaisannes s'unissent autour d'un nouveau projet d'irrigation

Huit communes valaisannes s'unissent autour d'un nouveau projet d'irrigation
Huit communes valaisannes s'unissent autour d'un nouveau projet d'irrigation / 19h30 / 2 min. / le 17 août 2022
En Valais, un nouveau projet d'irrigation au-dessus de Crans-Montana est en discussion. La sécheresse et la disparition rapide des glaciers obligent en effet les communes à repenser leur alimentation en eau. Huit d'entre elles rêvent de construire un nouveau réseau d'eau.

Cet été, le glacier qui surplombe Crans-Montana a fondu trois fois plus rapidement que les années précédentes. Conséquence d'un réchauffement climatique toujours plus visible, depuis 15 ans son eau s'écoule principalement côté bernois, privant le Haut Plateau d'une ressource indispensable.

Seule une petite partie des eaux de fonte de la Plaine Morte arrivent donc dans le barrage de Tseuzier. De là, cette eau est ensuite turbinée et finit sa course dans le Rhône. Le projet des 8 communes, intitulé Lienne-Raspille, vise donc à révolutionner totalement le parcours de cet or bleu afin d'optimiser son utilisation.

Décupler la fonction du barrage

"Initialement, le barrage a été construit uniquement pour les besoins en électricité. Mais aujourd'hui, on a des besoins en eau, il faut donc modifier son utilisation, construire des réseaux de conduite dimensionnés avec les besoins d'aujourd'hui", explique Yves Rey, ingénieur en hydraulique.

A cinq kilomètres du barrage, et seulement trois de la Plaine Morte, la rivière qui était l'une des principales sources d'alimentation de la région de Crans-Montana est à sec. Pour Yves Rey, il s'agit donc de s'adapter rapidement à une nouvelle réalité.

"On voit que le glacier n'apporte plus d'eau et on doit s'adapter très rapidement à cette situation, via des projets de stockage. Le projet, c'est d'acheminer de l'eau de trois rivières supplémentaires dans le barrage de Tseuzier avec l'eau de fonte du printemps, afin de pouvoir la réutiliser pour les périodes estivales et les périodes de pénuries", détaille-t-il. Au total, le réseau de conduites entre les 8 communes devrait mesurer 20 kilomètres de long et permettre la distribution de 8 millions de mètres cubes d'eau face aux risques de pénuries.

"Sans eau, c'est la fin des paysans"

Pour les présidents de commune, le constat est sans appel, la situation ne peut plus durer et il faut faire quelque chose. "Quand on s'est aperçu que le glacier de la Plaine Morte disparaissait à une allure impressionnante, c'est là que les politiques ont dû réagir et voir autrement leur alimentation en eau", explique Martial Kamerzin, président d'Icogne (VS).

"Une commune toute seule ne peut pas régler cette problématique", renchérit David Bagnoud, président de la commune de Lens (VS). "Sans eau, c'est la fin des paysans et de l'agriculture. C'est donc décisif pour l'entretien du territoire et pour sa sécurité, c'est stratégiquement très important", ajoute-t-il.

Pour l'heure en tout cas, le WWF s'oppose à ce vaste projet. En attendant, ce sont donc les vieilles conduites qui sont remplacées.

Flore Dussey/ther

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