Après trois suicides, un audit propose des améliorations pour les prisons valaisannes

Commandé par l'Etat du Valais après ces suicides, cet audit a été mené par le juge Maurizio Albisetti Bernasconi, qui compte presque vingt années d’expérience dans le secteur des privations de liberté.

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Ce magistrat a mené 67 interviews entre avril et juin 2022 avec des détenus, des agents mais également des avocats, des procureurs, la police ou encore des bénévoles. Selon ses conclusions présentées mardi à la presse, il n'y a pas des lacunes majeures en matière de prévention du suicide auprès des personnes en détention en Valais.

"Il était de notre devoir de nous assurer qu'il n'y avait pas de problème dans la prise en charge des détenus", a salué Frédéric Favre, conseiller d'Etat en charge de la sécurité, lors de cette conférence de presse.

Davantage d'humanité

Des améliorations sont néanmoins requises. Le juge Bernasconi émet ainsi 14 recommandations dans son audit. Selon celles-ci, le canton devrait former tous les gardiens à la prévention au suicide. Il devrait également mieux informer les détenus à leur arrivée en prison ou encore mettre en place un service social comme il en existe dans de nombreux pénitenciers.

Globalement, il s'agira donc d'améliorer la prise en charge des détenus en préventive, les formations des agents de détention, mais aussi les outils à disposition des détenus.

Comparativement, les conditions de détention en Valais sont jugées particulièrement strictes par l'auteur de l'audit. L'avocate Beatrice Pilloud, auditionnée par l'auteur du rapport, avait notamment qualifié de "moyenâgeuse" la prise en charge au sein des prisons valaisannes. Aujourd'hui, elle espère que l'audit débouchera sur "plus d'humanité" derrière les barreaux.

Points de friction

Les autorités cantonales se sont montrées réceptives aux critiques, et les recommandations seront a priori mises en oeuvre. "Nous allons intensifier nos efforts pour éviter un maximum les situations dramatiques", a ainsi ajouté le conseiller d'Etat Frédéric Favre. Les recommandations pourront être appliquées à tous les établissements pénitentiaires valaisans, relève le canton.

Certains axes restent malgré tout disputés. Maurizio Albisetti Bernasconi préconise par exemple d'autoriser les détenus à entrer en contact direct avec leurs proches. Le chef des prisons valaisannes, lui, veut conserver les vitres de protection.

>> Les précisions du 12h30 :

Laurent Gilliéron

jop avec ats