En Valais, les subventions culturelles profiteraient trop à la partie francophone du canton
Sur les treize sièges que compte la commission des arts de la scène, aucun n'est occupé par un Haut-Valaisan. Les 24% de germanophones qui composent la population sont aussi sous-représentés, non seulement parmi les cadres du service de la culture, mais aussi dans d'autres comités.
Ce n'est pas étonnant, dès lors, pour le "Walliser Bote", que le canton n'ait acheté que 7,7% d'œuvres haut-valaisannes ces dernières années ou qu'il mandate plus souvent des artistes francophones. Une situation qui irrite. Une institution culturelle haut-valaisanne a déposé plainte pour arbitraire, car un projet du Bas-Valais a reçu une importante contribution de soutien, alors qu'un projet haut-valaisan presque identique n'a rien reçu. Le jugement n'a pas encore été rendu.
Situation impensable à Berne
Dans le canton de Berne, cette situation serait impensable, puisque la loi accorde des garanties au Jura bernois. Mais en Valais, la logique est autre, comme l'explique dans La Matinale Anne-Catherine Sutermeister, cheffe du Service valaisan de la culture.
"Pour l'instant, ce n'est pas notre politique de raisonner en termes régionaux. Ce qui nous intéresse, c'est vraiment la qualité", souligne-t-elle. Et il est sûr que le Haut-Valais est dans une situation particulière, vu qu'il abrite peu de grandes institutions culturelles. "Mon credo est que, grâce à des grandes institutions, on arrive à encourager des artistes, les soutenir et les promouvoir en Valais, dans l'autre partie linguistique du Valais, et aussi en Suisse et à l'international."
Selon elle, un travail est donc à faire sur le renforcement des institutions pour qu'elles puissent accueillir de manière professionnelle des artistes et qu'elles aient suffisamment de moyens pour le faire. "C'est ce qu'on est d'ailleurs en train de faire", ajoute-t-elle.
D'ici-là, à voir si la Constituante qui débat des quotas pour le Haut-Valais s'emparera de la question, en proposant une garantie comparable à celui qui existe dans le Jura bernois.
Romain Carrupt/fgn