Malgré la Grande Dixence, Hérémence enregistrera une hausse de 54% du prix de l'électricité
La Grande Dixence, le barrage le plus massif d'Europe qui représente, à lui seul, un quart de la production hydroélectrique valaisanne, se trouve sur le territoire d'Hérémence.
Pourtant, cette commune du val d'Hérens subira en 2023 l'une des plus fortes progressions du coût de l'électricité de Suisse: +54%. Le prix du kilowattheure passera ainsi de 19,9 à 30,8 centimes. Une situation que les Hérémensards peinent à comprendre.
"Comme la commune n'est pas propriétaire du barrage, elle n'est pas bénéficiaire de l'énergie qui y est produite et des revenus qui pourraient en découler", explique le président d'Hérémence Grégory Logean, mercredi dans le 19h30 de la RTS.
Si l'autorité communale ne peut influer sur le prix de l'électricité, ce n'est pas non plus le cas pour le propriétaire du barrage, Grande Dixence SA. "Nous sommes producteurs. Nous livrons donc cette énergie à nos actionnaires qui, eux, la livrent plus loin", indique Nicolas Rouge, administrateur Grande Dixence SA.
Des revenus sur la concession
Hérémence possède toutefois des participations dans deux centrales hydroélectriques. Elle dispose ainsi d'énergie à prix de revient négocié dans le cadre de la concession du premier barrage de la Dixence, qui est aujourd'hui noyé sous l'actuelle infrastructure. La commercialisation de cette énergie rapporte 4 millions de francs par an à la commune.
"La hausse des tarifs de l'électricité devrait aussi nous permettre d'augmenter certains de nos revenus qui nous permettent d'offrir des aides à nos habitants pour maintenir les populations de montagne", note Grégory Logean.
Hérémence compte bien poursuivre sa politique d'aides à sa population via le ménage communal. Il n'est pas question, pour l'heure, d'envisager une ristourne directe sur la facture d'électricité de ses administrés.
Reportages TV Cédric Jordan et Julien von Roten/vajo
Les nouveaux lacs glaciaires offrent un potentiel hydroélectrique
La Confédération veut rehausser et bâtir rapidement 15 barrages. La fonte et le recul des glaciers offrent des espaces pour de nouvelles installations hydroélectriques comme au lac de Trift, dans l'Oberland bernois.
"Il s'agit d'un endroit idéal pour construire un barrage en Suisse", estime Benno Schwegler,responsable projet chez KWO, mercredi dans le 19h30 de la RTS. "Bien sûr, la disparition des glaciers, c'est triste. C'est pourquoi un lac de rétention comme celui-ci est l'un des maillons de la lutte contre le changement climatique."
Dix-huit nouveaux lacs par an
Estimé à 318 millions de francs, le futur barrage de 170 mètres de haut pourrait produire de l'électricité pour près de 30'000 ménages. Des lacs comme celui de Trift, il en apparaît environ dix-huit chaque année en Suisse.
"Il faut se rendre compte que le potentiel est assez limité. On estime de façon optimiste que le potentiel représente entre 10% et 14% de ce qui existe déjà", indique Wilfried Haeberli, glaciologue à l'EPFZ. Mais il existe une autre manière de profiter de ces nouveaux lacs de montagne en tirant parti de deux lacs à différentes altitudes pour produire et stocker de l'énergie.