Le soutien politique fédéral dope les projets solaires dans le Haut-Valais
L'offensive solaire votée par les Chambres fédérale lors de la dernière session donne un coup d'accélérateur aux grands projets photovoltaïques alpins. Dans le Haut-Valais, trois projets de parcs solaires sont à l'étude et d'autres devraient suivre. Pro Natura dénonce une réaction précipitée.
A une demi-heure de route de Grengiols, dernier village du Salfischtal, dans le Haut-Valais, une prairie alpine est idéalement orientée au sud-ouest. C'est là que les porteurs d'un projet de centrale photovoltaïque veulent implanter des millions de panneaux solaires sur quelques km2. Leur objectif est de fournir 1 milliard de kilowattheures.
"On pourra mettre des panneaux bifaciaux, c’est-à-dire qu’ils vont capter l’ensoleillement direct mais aussi l’ensoleillement réfléchi par la neige", explique Stéphane Maret, directeur des Forces Motrices Valaisannes (FMV), lundi dans le 19h30 de la RTS. "C'est ce qui fait que des panneaux en haute altitude produisent deux fois plus d’énergie qu’en plaine, mais aussi et surtout quatre fois plus d’énergie pendant l’hiver", souligne-t-il.
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Un nécessaire complément à l'hydraulique
Cette production électrique hivernale est désormais encouragée par le Parlement. Des procédures administratives facilitées et 60% de subventions fédérales viennent dynamiser ce type de projet.
"L’objectif majeur – non seulement pour Grengiols, mais aussi pour le reste de la Suisse et de l’Europe – c'est de s’éloigner du mazout, du charbon, des énergies fossiles", relève le président de la commune haut-valaisanne de Grengiols, propriétaire de ces espaces. "Pour atteindre ce but, on doit travailler avec les énergies renouvelables et la force hydraulique", ajoute Armin Zeiter qui se réjouit de ce projet.
D'importantes contraintes logistiques
A quelques kilomètres de là, sur un plateau au-dessus du village de Gondo, l'énergéticien Alpiq a lancé un autre projet de centrale solaire. Le maître d’oeuvre espère obtenir un permis de construire d’ici le printemps prochain. Il s'agira d'une première étape, avant bien d’autres.
"Il y a d’abord des contraintes logistiques, puisqu’on va construire une centrale à plus de 2000 mètres d’altitude. On ne peut travailler que pendant les mois d'été", détaille Xavier Sinnhuber, responsable de la production renouvelable chez Alpiq. "Il y a aussi les contraintes d'accès. On a prévu par exemple un téléphérique provisoire pour acheminer tout le matériel là-haut."
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Le début d'une ruée vers le solaire
L’étude de faisabilité pour la centrale prévue sur les hauts de Grengiols devrait s’achever à la fin de l'année. De nombreux investisseurs ont déjà fait part de leur intérêt pour financer le projet.
Et une vingtaine d’autres centrales alpines sont en gestation en Suisse. La ruée vers le solaire ne fait que commencer.
Sujet TV: Claudine Gaillard Torrent
Adaptation web: oang
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"On va renforcer d'autres problématiques", dénonce Pro Natura Valais
L'organisation Pro Natura Valais s'oppose à ces grands projets solaires dans les Alpes. Les meilleures solutions en matière d'énergies "sont d'agir au niveau de la sobriété et de l'efficacité", a défendu son chargé d'affaires dans le 19h30. "Et si on doit produire des panneaux solaires, on a suffisamment de surfaces déjà construites en Suisse (…), sans bétonner, on peut multiplier par 20 ou 30 la production solaire", a ajouté Jérémy Savioz.
"En tentant de résoudre un peu dans la panique une problématique, on va renforcer ou créer d'autres problématiques comme la destruction du paysage, le mitage du territoire et la perte de la biodiversité", a-t-il défendu.
>> L'interview de Jérémy Savioz dans le 19h30 :
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