"On se rend compte que la moindre parcelle de rocher, le moindre éclat de terre voit surgir un cactus", témoigne Gérard Granges-Maret, membre de la commission des Follatères, lundi dans le 19h30.
Les cactus ont proliféré ces dernières années sur ce site, également appelé réserve naturelle du Mont-Rosel. "Amateur de climat sec et chaud, ce végétal envahissant et non indigène n'est pas le bienvenu dans le périmètre des prairies et pâturages secs d'importance nationale", avait prévenu la commune de Fully il y a quelques semaines.
De Martigny à Brigue, le cactus est présent dans la plaine du Rhône depuis 250 ans. Au total, neuf espèces américaines, dont quatre variétés particulièrement invasives, soulèvent des inquiétudes.
Invasion rapide
Profondément enraciné et résistant, le cactus se répand rapidement. "Sur les affleurements rocheux de Valère et Tourbillon, on peut voir ce cactus qui a été introduit et qui peut recouvrir jusqu’à 30% des surfaces du milieu naturel", constate le biologiste Florian Dessimoz.
Face à cette invasion, la commission des Follatères a décidé d'arracher les cactus se trouvant sur le territoire communal. Un travail harassant notamment en raison des épines du végétal qui s'infiltrent avec facilité.
"On ne parle pas d’une stratégie zéro cactus, précise Gérard Granges-Maret. Cependant, on doit le contenir. On a cette obligation car il prolifère au détriment des autres espèces et variétés présentes ici aux Follatères et dans d’autres lieux en Valais".
Difficile à éradiquer
Et cette plante est particulièrement difficile à éradiquer, explique encore Florian Dessimoz: "S'il y a un sentier pédestre au-dessus avec du piétinement, cela permet aux frayements de cactus de dégringoler et de reprendre racine plus bas. Donc on devrait commencer d’amont en aval et surtout faire une lutte annuelle, régulière, pour arriver à s’en débarrasser."
Présent jusque dans les pentes les plus raides, le cactus fait pression sur les écosystèmes et préoccupe de plus en plus les autorités cantonales.
Yann Triponez, biologiste à l'Etat du Valais, détaille la stratégie qui a été mise en place: "On va travailler sur deux axes. Le premier est l’information, parce qu’on sait que des gens en plantent dans différents sites du canton. Et puis travailler sur des mesures de lutte dans des sites prioritaires et contre des espèces qui ont un fort potentiel d’invasion."
Reportage TV: Romain Boisset
boi avec ats