La loi sur les soins palliatifs et l'encadrement de la pratique de l'assistance au suicide en institution (LSPASI) a été acceptée par 76,55% des votants. Cela représente 64'494 voix pour et 19'756 contre. Le taux de participation s'est établi à 38,84%.
Dans le Haut-Valais, où en 2021 un seul EMS autorisait ses résidents à recourir à l'aide au suicide, l'objet a également été largement approuvé (65,47%). Le clivage géographique observé lors des débats au Parlement ne s'est donc pas confirmé dans les urnes.
La population valaisanne a aussi soutenu la révision de la loi cantonale sur les allocations familiales qui octroie une hausse de 30 francs à toutes les familles, le montant passant ainsi de 275 à 305 francs par mois, par enfant. 52'227 personnes s'y sont montrées favorables, (61,94%), contre 32'094. L'objet a mobilisé 38,85% de l'électorat.
Maladie incurable ou accident graves
Avec la nouvelle LSPASI, les personnes souffrant d’une maladie incurable ou de séquelles d’accident graves pourront choisir de mettre un terme à leur vie, quelle que soit l'institution sanitaire et sociale du canton dans laquelle elles se trouvent. Car contrairement à aujourd'hui, toutes ces institutions, comme les hôpitaux, les EMS ou les institutions pour personnes en situation de handicap, seront tenues de l'autoriser en leurs murs
La loi fixe les conditions d'assistance, mais prévoit aussi les modalités de vérification de ces conditions. Elle veille notamment à ce que la pratique "soit encadrée et n'entraîne pas de dérive" et elle interdit toute forme de publicité pour l'assistance au suicide. Quant au personnel soignant qui ne souhaite par remplir cette tâche, il peut se récuser.
Les soins palliatifs figurent aussi dans la LSPASI. Ces soins sont déjà présents dans la loi valaisanne sur la santé publique de 2020, mais la nouvelle législation spécifique souligne "l'importance que doit prendre ce type de soins dans le dispositif de santé publique valaisan" et veille à les promouvoir ainsi qu'à en garantir l'accès.
Le Valais rejoint les cantons de Vaud, de Neuchâtel et de Genève qui ont légiféré sur l'aide au suicide, respectivement en 2012, 2014 et 2018. Le prochain pourrait bien être Zurich où le Parlement cantonal a approuvé en mai dernier une initiative parlementaire en ce sens.
Pour Barbara Lanthemann, membre du comité du "oui" au suicide assisté en EMS et ancienne présidente du parti socialiste valaisan, interrogée dans Forum, ce résultat "montre qu'il y a un fossé incroyable entre les autorités et la population. Je crois que les politiciens et politiciennes doivent arrêter de dicter des mots d'ordre mais plutôt écouter la population".
Allocations en hausse pour toutes les familles
La hausse générale des allocations famililes devrait générer un coût supplémentaire de 22 à 25 millions de francs environ, supportés de manière paritaire entre salariés et employeurs. Les modifications de la loi acceptées ce dimanche trouvent leur origine dans une initiative populaire qui souhaitait "Plus d'allocations familiales pour vos enfants", déposée en septembre 2019.
Le Conseil d'Etat s'y est rallié en substance et l'a transmise en août 2020 au Grand Conseil, qui a élaboré un contre-projet et l'a voté en décembre 2021. Ces nouveaux montants étaient soumis aux urnes parce qu'une demande de référendum a formellement abouti.
Durant la campagne, les partisans du "oui" soulignaient que "80% des enfants vivent dans des familles à petits et moyens revenus".
Les montants actuellement fixés par la loi valaisanne n'ont pas été adaptés depuis 2009. Par ailleurs, le Valais est le seul canton dans lequel les salariés cotisent pour les allocations familiales. Politiquement, les syndicats étaient soutenus par le Centre, le PS et l'UDC du Valais romand.
ats/oang
Vote sur les allocations menacé par un recours du PLR
Le vote sur les allocations familiales pourrait encore connaître un épilogue. Durant la campagne, le PLR, opposé à cette réforme qualifiée de solution "arrosoir inefficace", avait déposé un recours contre la brochure explicative du canton, estimant que le Conseil d'Etat "a dysfonctionné dans ses devoirs premiers d'objectivité et d'impartialité". Le parti demandait que le document soit modifié, "faute de quoi les résultats des votations devront être annulés".
Le Conseil d'Etat n'étant pas de cet avis a refusé de réimprimer les brochures. Le Grand Conseil, compétent en la matière, devrait trancher de la question en décembre.
Le comité directeur du PLR doit lui se réunir dans les prochains jours afin de décider s'il compte recourir contre les résultats du scrutin.