Une pétition contre le million valaisan pour la caserne de la Garde suisse au Vatican
Cette récolte de signatures vise à ce que le Conseil d'Etat valaisan retire sa promesse de subvention. La raison invoquée: le gouvernement compte piocher dans un fonds de la loterie romande à sa disposition. Or, ce fonds n'est pas ouvert à des financements qui présentent "un caractère confessionnel prépondérant."
Pour l'association "Libre pensée", ce don d'un million de francs au Saint-Siège est clairement illégal. Mais comme rien ne permet d'attaquer cette décision du gouvernement en justice ou par référendum, la voie de la pétition est le seul outil à disposition de l'association.
Pas illégal, selon un avis de droit
L'argument de l'illégalité du don est toutefois contredit par un avis de droit, commandé par le canton. Ainsi, selon une professeure de droit administratif à l'Université de Fribourg, le Conseil d'Etat valaisan a tout à fait le droit de faire ce don.
L'experte relève que les subventions à l'étranger ne sont pas interdites. Et que la donation en question vise la rénovation d'un bâtiment classé à l'UNESCO et pas un lieu de prière. Ainsi, les aspects culturels et de protection du patrimoine l'emportent sur l’aspect confessionnel.
Intérêt public, dit le Conseil d'Etat
Pour le Conseil d'Etat valaisan, ce don n'a rien à voir avec la religion et la Garde suisse contribue gratuitement au rayonnement du pays depuis 500 ans. Il y a donc un intérêt public à soutenir cette institution avec une aide extraordinaire.
De leur côté, les pétitionnaires rappellent qu'à Lucerne, le peuple a pu voter. Et qu'aussi catholique qu'il soit, il a dit non.
>> Lire à ce sujet : Le refus lucernois ne compromet pas la caserne de la Garde pontificale au Vatican
Parmi les seize cantons qui ont promis un don, le Valais est le plus généreux. Le succès de la pétition dira si la population cautionne ou rejette cette politique. Pour l'heure, plus de 600 personnes ont signé le texte en français et plus de 1000 personnes le texte en allemand de la pétition en ligne. L'association "Libre pensée" souligne par ailleurs que des signatures sont également collectées sur papier.
Romain Carrupt/hkr