A 4h00 du matin le 1er novembre dernier, des coups de feu retentissaient en effet près de la discothèque sédunoise le "Jukebox". L'altercation n'a pas fait pas de victime, mais elle fait écho à ces anciens affrontements entre les deux clubs de motards rivaux des Bandidos et des Hells Angels.
Cette montée des tensions inquiète la police valaisanne. Elle demande un renforcement de la législation pour pouvoir agir préventivement.
En mai dernier, une fusillade avait éclaté dans un bar genevois bondé, puis en septembre, un Bandidos avait été passé à tabac par cinq Hells Angels dans un établissement sédunois.
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Renforcer l'arsenal législatif
Pour les autorités, il faut durcir l’arsenal législatif. Christian Varone, commandant de la police cantonale valaisane, explique qu'"aujourd'hui, c'est le code pénal ordinaire qui s'applique. Il suffit en termes de répression".
"Mais là où le bât blesse, ajoute-t-il, c'est qu'on n'a pas la possibilité de mener des actions préventives efficaces, intervenir justement en amont, avant que les infractions soient commises. Et c'est pour ça que si la situation venait à s'aggraver, on devrait se doter de législations spécifiques en la matière", explique le commandant.
Pas d'interdiction en vue
Mais pour l’Office fédéral de la police (Fedpol), pas question pour l'heure d'interdire ces deux clubs de motards sur le territoire helvétique.
"Il n'est pas exclu qu'un groupement de motards soit considéré comme une organisation criminelle. Il n'est toutefois pas possible de se prononcer définitivement sur cette question à l'heure actuelle", écrit dans une communication à la RTS Imane Rekkas, porte-parole de Fedpol.
Une position que partage Frédéric Esposito, directeur de l'Observatoire universitaire de la sécurité à l'Université de Genève.
"En Amérique du Nord ou au Canada par exemple, ou dans quelques pays européens, l'activité criminelle de ces groupes est reconnue. En Suisse, on n'est pas du tout dans ce cas-là. On est dans des tensions territoriales qui peuvent être tout à fait appréhendées dans le cadre législatif actuel", explique l'expert.
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Tension exacerbée
Reste que depuis l’installation récente de deux groupes (des "chapters") des Bandidos en Suisse, jusqu'ici territoire exclusif des Hells Angels, la tension est exacerbée.
"On a un réel problème de sécurité public. Le souci, c'est que l'on ait un jour un dommage collatéral, c'est-à-dire un tiers blessé parce qu'il se trouvait là, au mauvais moment, au mauvais endroit", s'inquiète Christian Varone.
Sujet TV: Erwan Jagut et Cédric Jordan
Adaptation web: Julien Furrer