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La police valaisanne veut agir préventivement contre les Bandidos et les Hells Angels

La police demande un renforcement législatif pour mieux contrôler les Bandidos et les Hells Angels
La police demande un renforcement législatif pour mieux contrôler les Bandidos et les Hells Angels / 19h30 / 2 min. / le 18 décembre 2022
La rivalité entre Bandidos et Hells Angels fait parler d'elle en Valais et la police réclame un renforcement de l'arsenal législatif. Les deux groupes de motards ont été impliqués dans une bagarre à Sion en septembre et dans une rixe début novembre dans la même ville.

A 4h00 du matin le 1er novembre dernier, des coups de feu retentissaient en effet près de la discothèque sédunoise le "Jukebox". L'altercation n'a pas fait pas de victime, mais elle fait écho à ces anciens affrontements entre les deux clubs de motards rivaux des Bandidos et des Hells Angels.

Cette montée des tensions inquiète la police valaisanne. Elle demande un renforcement de la législation pour pouvoir agir préventivement.

En mai dernier, une fusillade avait éclaté dans un bar genevois bondé, puis en septembre, un Bandidos avait été passé à tabac par cinq Hells Angels dans un établissement sédunois.

>> Lire aussi à ce sujet : Deux gangs de motards se disputent le canton de Genève

Renforcer l'arsenal législatif

Pour les autorités, il faut durcir l’arsenal législatif. Christian Varone, commandant de la police cantonale valaisane, explique qu'"aujourd'hui, c'est le code pénal ordinaire qui s'applique. Il suffit en termes de répression".

"Mais là où le bât blesse, ajoute-t-il, c'est qu'on n'a pas la possibilité de mener des actions préventives efficaces, intervenir justement en amont, avant que les infractions soient commises. Et c'est pour ça que si la situation venait à s'aggraver, on devrait se doter de législations spécifiques en la matière", explique le commandant.

Pas d'interdiction en vue

Mais pour l’Office fédéral de la police (Fedpol), pas question pour l'heure d'interdire ces deux clubs de motards sur le territoire helvétique.

"Il n'est pas exclu qu'un groupement de motards soit considéré comme une organisation criminelle. Il n'est toutefois pas possible de se prononcer définitivement sur cette question à l'heure actuelle", écrit dans une communication à la RTS Imane Rekkas, porte-parole de Fedpol.

Une position que partage Frédéric Esposito, directeur de l'Observatoire universitaire de la sécurité à l'Université de Genève.

"En Amérique du Nord ou au Canada par exemple, ou dans quelques pays européens, l'activité criminelle de ces groupes est reconnue. En Suisse, on n'est pas du tout dans ce cas-là. On est dans des tensions territoriales qui peuvent être tout à fait appréhendées dans le cadre législatif actuel", explique l'expert.

>> Relire à ce sujet : Faut-il interdire les gangs de motards violents en Suisse?

Tension exacerbée

Reste que depuis l’installation récente de deux groupes (des "chapters") des Bandidos en Suisse, jusqu'ici territoire exclusif des Hells Angels, la tension est exacerbée.

"On a un réel problème de sécurité public. Le souci, c'est que l'on ait un jour un dommage collatéral, c'est-à-dire un tiers blessé parce qu'il se trouvait là, au mauvais moment, au mauvais endroit", s'inquiète Christian Varone.

Sujet TV: Erwan Jagut et Cédric Jordan

Adaptation web: Julien Furrer

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