Au printemps, Johan Leutwiler mettra un terme à sa cinquième et dernière année d'étude à la préfecture d'Hiroshima. Depuis le début de son apprentissage, il est suivi par un maître reconnu, Yoshihiro Kubo, qui est garant de cet art japonais millénaire.
La fabrication des sabres est héritée du temps des guerriers samouraï et les Japonais étaient jusqu’ici les seuls capables de la maîtriser. Comparable à une oeuvre d'art, le sabre requiert un total de six mois de travail.
"Un sabre de qualité doit pouvoir trancher, mais être en plus très élégant comme oeuvre d’art”, explique Yoshihiro Kubo mercredi dans le 19h30. Son prix varie entre 20'000 et 30'000 francs.
Apprentissage à long terme
Pour le futur forgeron, ces études particulières ont un coût, autant en termes d'argent que de temps. "Les livres d'étude coûtent cher, environ 600 francs pour un exemplaire. Et mon apprentissage n'est pas rémunéré", raconte-t-il.
Après avoir appris le japonais et s'être investi sur le long terme, Johan Leutwiler ne considère pas le retour en Suisse comme une option. "L'apprentissage de forgeron représente quinze ans de travail dans ma vie. Une fois que je l'aurai fini, je vais ouvrir ma forge ici, au Japon, et devenir forgeron indépendant."
Et son maître ne contredit pas cette décision, au contraire. "Il a très bien appris le japonais. Il est venu au Japon dans le but d’y rester. C’est pour cela que je l’ai pris, non pas parce qu'il est étranger."
Sujet TV: Ali Nishida et Georges Baumgartner
Adaptation web: Raphaël Dubois