L'objectif de Crans-Montana est d'accueillir plus de sociétés dédiées à l'innovation et à la technologie. Une certaine diversité existe déjà: par exemple, le secteur médical représente 20% du PIB du Haut-Plateau. Mais l'objectif est que d'autres domaines s'y implantent pour assurer la viabilité des commerces et des restaurants tout au long de l'année.
"Quinze sociétés directement gérées par mon service ont été attirées", a expliqué mercredi dans La Matinale de la RTS Rafal Hys, le délégué à la promotion économique des communes de Crans-Montana. "Le but du jeu est un transfert de nos lits froids vers des emplois plutôt stables à l'année".
Il précise que Crans-Montana lorgne plutôt du côté des petites sociétés. "On a le design, la créativité et le décisionnel qui s'installent ici. Nous ne visons pas de grandes industries. Nous avons l'avantage compétitif d'une nature, d'une proximité, d'une petite ville à la montagne où l'on vit bien", argue le délégué.
Attractivité économique
Qu'est-ce qui a attiré sur le Haut-Plateau cette quinzaine de start-ups? Touradj Ebrahimi, président exécutif de RayShaper SA, une entreprise spécialisée dans l'intelligence artificielle liée à l'imagerie, explique que le cadre offert à l'entreprise et à ses employés est important.
"Même en Suisse, on ne peut pas faire de compétition avec les salaires que l'on peut donner à des gens à la Silicon Valley ou dans la région de Berlin. (...) Il faut qu'on leur offre quelque chose que l'on ne trouve pas dans ces endroits", développe le président de RayShaper. "L'environnement de Crans-Montana, la qualité de vie et le soutien des dirigeants de cette commune ont fait que Crans-Montana offrait les mêmes genres de services en matière d'innovation qu'ailleurs, mais en mieux".
L'installation de ces nouvelles entreprises exige des infrastructures, des logements et des transports. Crans-Montana est aujourd'hui considérée comme un réseau urbain, ce qui lui permet d'augmenter la cadence de ses transports publics, avec un funiculaire tout récemment modernisé et quatre lignes de bus à l'année.
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Importance du développement régional
Touradj Ebrahimi appelle aussi à davantage de collaboration entre les parcs d'innovation. "On a toujours besoin d'avoir des partenariats, des réseaux, d'avoir une masse critique très importante. Mais la masse critique ne doit pas se trouver uniquement à Crans-Montana: on ne cherche pas à transformer Crans-Montana en Silicon Valley", rassure l'entrepreneur.
Pour lui, "le réseautage doit se faire de manière forte. Il faut qu'en Suisse, les gens qui sont dans le domaine de l'encouragement à l'innovation se mettent aussi en réseau, travaillent de concert. (...) Plus on contribue à la promotion d'une grande région, plus tout le monde en sort gagnant", conclut-il.
>> Ecouter son interview dans La Matinale:
Sujet radio: Dominique Choffat
Adaptation web: Julien Furrer/vic
Un canton déjà en marche
Si le tourisme reste un moteur économique important en Valais, le canton diversifie depuis plus de dix ans ses activités, avec ses hautes écoles HES et EPFL Valais Wallis, la fondation The Ark et leur campus commun, Energypolis. Attirer des start-up comme le fait Crans-Montana dans le domaine de l'innovation n'est pas une stratégie isolée, explique le chef du Service de l'économie, du tourisme et de l'innovation du canton de Valais Eric Bianco.
"Je dirais même que la plupart des vallées sont déjà touchées par ce phénomène des travailleurs nomades, soit pour du court terme, soit pour les personnes qui occupent leur résidence secondaire de manière plus importante que par le passé en y profitant des conditions d'habitat, de loisirs, mais aussi de travail, qui sont tout à fait adéquates", constate-t-il.
"Maintenant, certaines régions vont encore plus loin. C'est le cas du val d'Entremont, avec le projet BlueArk Entremont, qui vise à réunir des spécialistes, des entreprises et des collectivités dans toutes les thématiques de l'énergie, en particulier en lien avec l'eau. Le souci du transport et des distances est vite contrebalancé par beaucoup d'autres avantages", conclut Eric Bianco.