Fin novembre, l'OCVS avait indiqué qu'il n'y aurait pas de changement dans le secteur du sauvetage en Valais. Après avoir "minutieusement" analysé les dossiers de candidature, l'organisation avait attribué les mandats à Air Zermatt pour le Haut-Valais et Air-Glaciers pour le Valais romand. Cette répartition offre "une couverture satisfaisante, efficace et rationnelle" des besoins pour l'ensemble du canton, avait défendu l'OCVS.
>> Relire : En Valais, Air-Glaciers et Air Zermatt se partagent le sauvetage aérien
Mais pour la Rega, la procédure d'adjudication a été conçue "dès le départ de sorte que les deux prestataires valaisans, Air Zermatt et Air-Glaciers, remportent le mandat", écrit-elle mercredi dans un communiqué. La compagnie s'en prend à plusieurs étapes de la procédure et appuie ses dires sur le rapport de monitorage de l'OCVS de septembre 2020.
Nombreuses lacunes
Selon celui-ci, le dispositif de sauvetage dans le canton dans son ensemble (c'est-à-dire pas seulement le sauvetage aérien) doit être fortement amélioré, explique David Suchet, porte-parole de la Rega. Le Valais a besoin de forces supplémentaires en la matière.
Concrètement, les lacunes résident dans le fait que les secouristes valaisans dépassent les délais d'intervention prescrits, ne peuvent effectuer que très peu de sauvetages pendant la nuit en raison d'un manque de ressources et d'un équipement insuffisant et que les hélicoptères d'Air Zermatt et d'Air-Glaciers ne sont pas équipés techniquement de manière à pouvoir assumer toutes les tâches d'un dispositif de sauvetage aérien moderne, liste le porte-parole. Or, un équipement médical adéquat était explicitement requis dans l’appel d’offres, ajoute-t-il.
"Violation de l'impartialité"
Pour la Garde aérienne suisse de sauvetage, l'évaluation des besoins réalisées par l'OCVS "occulte complétement ces lacunes". Cette évaluation a, de plus, été réalisée en violation des règles en matière d'impartialité, poursuit la Rega, qui juge inacceptable que des représentants d'Air Zermatt et d'Air-Glaciers, membres du conseil d'administration de l'OCVS, y aient participé.
La Rega affirme également que l'évaluation des offres "s'est faite de manière ciblée à son détriment". Là aussi, l'OCVS n'aurait pas tenu compte des aspects de médecine d'urgence et de l'équipement technique des hélicoptères.
Les 14 bases à disposition
Devant la presse en novembre, l'OCVS avait indiqué que dans son dossier, la Rega ne mettait à disposition qu'un seul hélicoptère, son appareil basé à Sion. Celui-ci "n'entre donc pas en compte pour le sauvetage dans le Haut-Valais pour des raisons géographiques et n'est pas suffisant pour 'couvrir les besoins' dans le Valais romand (deux appareils en très haute saison)".
Pour l'Organisation valaisanne de sauvetage, une multiplication des acteurs n'est pas souhaitable car elle "complexifierait le dispositif en matière de sécurité, de qualité et de travail administratif". Mais surtout: "l'ajout d'une compagnie n'apporte aucune plus-value pour les patients", soulignait-elle.
La Rega a contesté cette analyse, relevant qu'outre son hélicoptère basé à Sion, elle avait indiqué mettre à disposition ses 14 bases, dont six permettent d'atteindre le Valais en six à treize minutes de vol. Chaque base est occupée 24h sur 24 par un médecin, un pilote et un ambulancier, défend David Suchet.
ats/asch