Le service valaisan de la chasse, de la pêche et de la faune (SCPF) a identifié formellement via des analyses ADN 30 loups et 21 louves. Le service estime toutefois que la population totale compte entre 51 et 70 individus, a indiqué Nicolas Bourquin, chef du SCPF, devant la presse réunie à l'école d'agriculture du Valais.
"Nous pouvons aussi confirmer la présence de huit meutes avec reproduction attestée, dont une transfrontalière, entre la France et le Val-d'Illiez", a-t-il poursuivi. En 2021, la présence de quatre meutes avec des petits avait été prouvée.
Depuis 2005, le canton constate "une montée en puissance de la colonisation de son territoire par le loup", surtout sur la rive gauche du Rhône où les cerfs, sa nourriture de prédilection, sont plus nombreux. Le chef du SCPF a toutefois "bon espoir que la situation se stabilise", comme c'est toujours le cas lorsque les ressources, comme l'habitat et la nourriture, viennent à manquer.
Mais pour l'heure, face à l'augmentation jugée "exponentielle" du grand prédateur, le canton estime qu'il est "urgent de réviser la loi sur la chasse". L'objectif est de "maintenir le pastoralisme et l'agriculture de montagne" dans le canton.
Plus de 180'000 francs d'indemnités
En 2022, le loup a tué 415 animaux de rente (336 en 2021) au cours de 139 attaques. Le Haut-Valais, où les alpages sont souvent jugés "raisonnablement" non protégeables, compte le plus grand nombre d'animaux tués (249).
Sur le nombre total d'animaux tués, 188 l'ont été en situation non protégée (et non pas forcément sur des alpages non protégés), 117 sur des alpages protégés, et 110 sur des alpages non protégeables. "Les alpages protégeables mais qui ne sont pas protégés sont moins d'une dizaine", assure Moritz Schwery, responsable de la protection des troupeaux pour le Valais.
Pour les animaux de rente tués par le loup, les indemnités versées par la Confédération (80%) et le canton (20%) se montent à 182'000 francs (124'000 francs en 2021).
ats/gma
Cinq loups abattus
Cinq loups ont été abattus en Valais en 2022. L'un d'eux, tué en janvier à Finges, était suspecté d'être un individu hybride, issu d'un couple loup-chien, ce que les analyses ont démenti. Dans la foulée, PETA Allemagne a déposé une plainte pénale.
Enfin, une demande de régulation de la meute dans le Val d'Hérens a été rejetée par l'OFEV qui a jugé la mise en oeuvre de la protection des troupeaux insuffisante. Le canton a déposé un recours toujours pendant auprès du tribunal administratif.