C'est la deuxième fois en peu de temps que le Parlement valaisan s'attaque aux rémunérations des entreprises proches de l'Etat. Il y a un mois, le Grand Conseil acceptait un postulat socialiste, pour qu'un administrateur de ces sociétés ne gagne pas plus de 300'000 francs, soit le salaire annuel d'un conseiller d'Etat.
Ce mercredi, le Grand Conseil débattra d'une motion similaire déposée par l'UDC du Haut-Valais. Dans les deux cas, ces propositions devront toutefois être revotées avant d'avoir des effets concrets.
Banque cantonale concernée
La Banque cantonale du Valais (BCVS) est la principale institution visée par ces démarches parlementaires. Tous les membres du Conseil d'administration de la BCVS gagnent plus que les conseillers d'Etat, pour un équivalent plein-temps. Si le président Pierre-Alain Grichting travaillait à 100%, il toucherait 700'000 francs, charges sociales et de prévoyance comprises.
A ce stade, les autorités ne savent pas encore si d'autres sociétés proches du canton versent à leurs administrateurs des salaires supérieurs à l'équivalent plein-temps d'un poste de conseiller d'Etat. Cette notion est certes parlante, mais elle n'est pas évidente à déterminer. Les administrateurs touchent surtout des forfaits, indépendamment de leur charge de travail.
Données floues
La présidente de Valais Wallis Promotion, Karin Perraudin, gagne par exemple 45'000 francs par année. Elle a indiqué à la RTS que cela correspond dans les faits à un 20%. Avec ce taux qui n'est pas contractuel, la Valaisanne gagne moins qu'un conseiller d'Etat. Mais si elle devait tout à coup travailler à 15%, elle serait alors payée comme un conseiller d'Etat.
La situation est identique avec les administrateurs des Forces motrices valaisannes et des entreprises de transport BLS et Matterhorn Gotthard Bahn. Ces sociétés ont confirmé à la RTS qu'elles versaient plusieurs dizaines de milliers de francs à certains administrateurs, mais sans préciser leur taux d'activité. La volonté de transparence du Grand Conseil risque de se heurter à cette réalité selon laquelle les administrateurs ne sont pas payés pour travailler un certain nombre d'heures.
La comparaison est, en revanche, possible avec l'Hôpital du Valais. Son président Pascal Strupler touche 120'000 francs, pour un taux d'activité oscillant entre 50% et 70%. Il ne gagne donc pas plus qu'un conseiller d'Etat valaisan.
Romain Carrupt/ebz