Au cycle d’orientation des Collines à Sion, ce sont les élèves qui règlent les conflits provoqués entre camarades. Depuis trois ans, l’établissement a mis en place une formation de "médiation par les pairs". Des jeunes interviennent pour accompagner la résolution des conflits au sein de l’établissement en aidant les protagonistes à trouver des solutions.
La formation est dispensée en plusieurs cours répartis à la pause de midi et fonctionne sur base volontaire. "Les élèves ont le choix de s’inscrire ou non. On leur donne des stratégies de communication, on leur explique qu’il est normal de ressentir des émotions mais qu’il est important de les communiquer et de les verbaliser. On les forme aussi sur les notions de tolérance et de différence", explique Raymond Borgeat, enseignant médiateur.
L’élève qui a besoin d’une médiation peut en tout temps glisser une note dans une boîte prévue à cet effet, qui sera récupérée par l’un des camarades médiateurs. Si le problème est trop lourd, c’est un groupe de professeurs formé à la médiation qui prend le relais.
Pouvoir se confier
L'initiative a été lancée par François Pitteloud, directeur des Collines, à la suite d'une situation de détresse vécue par l’un des écoliers. "Il est venu me voir à mon bureau et j’ai remarqué qu’il portait des marques de scarifications sur le bras. On s’est rendu compte que ni l’école ni les parents n’avaient su voir la souffrance de cet enfant. Il fallait qu’on trouve une solution pour que ces jeunes puissent se confier", détaille-t-il.
Depuis, une centaine d’élèves donnent de leurs temps pour écouter et conseiller leurs camarades d’école confrontés à des difficultés. "C’est plus facile de parler avec quelqu’un de son âge qu’avec des professeurs", témoigne une élève qui fait partie du programme de médiation.
Selon la direction, le climat entre les élèves s’est amélioré et les sanctions ont diminué depuis le début des formations. Autre aspect positif: les compétences acquises par ces jeunes médiateurs leur sont utiles au quotidien et constituent de bonnes armes pour leur vie future.
La direction souhaite aller plus loin en proposant des formations liées à la thématique du harcèlement scolaire. "Ces jeunes constituent une ressource précieuse, présents aussi bien dans les bâtiments de l’école que sur les réseaux sociaux. Ce sont des partenaires essentiels pour l’identification des cas d’harcèlement", conclut François Pitteloud.
Sujet TV: Marion Tinguely/saje