Des personnes serrées, debout durant tout leur trajet, et des trains bondés aux heures de pointe: l'entreprise ferroviaire BLS, en charge des transports lors de ces tranches horaires, évoque une augmentation impressionnante du nombre de frontaliers ces dernières années. La demande est forte principalement à deux moments de la journée: le matin en direction de la Suisse et le soir vers l'Italie.
Le Haut-Valais connaît depuis quelques années une croissance économique au-dessus de la moyenne suisse. L'usine Lonza à Viège n'y est pas étrangère. Son développement est, entre autres, lié à la production du vaccin Moderna pendant la période Covid. Sa croissance ne s'est toutefois pas arrêtée après la pandémie. L'entreprise pharmaceutique a annoncé mercredi la mise en fonction d'une nouvelle ligne de production.
Mais la demande en main-d’œuvre italienne ne se cantonne pas à la pharma. Même s'il s'agit de l'un des secteurs les plus importants en Valais, la construction est le domaine qui emploie le plus de personnes domiciliées en Italie. L'hébergement et la restauration suivent de peu. En tout, plus de 2000 résidents italiens étaient engagés en Valais à la fin de l'année 2021.
Trains sollicités
Ces travailleuses et travailleurs doivent être transportés. La compagnie BLS affirme que les chiffres de fréquentation de ses trains ont quadruplés en cinq ans. Selon les données de l'Etat du Valais, la majorité des frontaliers s’arrêtent à Brigue, juste après avoir passé le Simplon. Bon nombre d'entre eux poursuivent leur trajet jusqu'à Viège, mais très peu vont jusqu'à Sion.
Le phénomène pose la question des infrastructures qui pourraient ne plus être suffisantes. Sachant que les prévisions économiques tablent sur une croissance dans les secteurs de la chimie-pharmaceutique et de l’hôtellerie, la demande en main-d’œuvre devrait être encore plus importante à l'avenir. Des discussions entre les compagnies ferroviaires et le canton sont d'ailleurs en cours pour augmenter l'offre.
Diana-Alice Ramsauer/ami