Chouchoutée par ses propriétaires, la vie à l'étable semble tout aussi bien convenir à Nairobi, lauréate du combat de reines à la Foire du Valais en 2018, 2019 et 2021 au retour de la pandémie de Covid-19 (l'édition 2020 ayant été annulée).
"C'est une championne, mais elle est conduite au taureau chaque année, elle met bas son petit veau chaque année et elle produit ses 3000 litres de lait par année, bien que ce soit une championne", explique son éleveur Jean-Baptiste Pralong dans l'émission Couleurs locales. "On voit qu'elle se laisse bien faire, elle aime bien ça", poursuit l'agriculteur.
Connue pour ses titres, Nairobi a aussi une autre particularité liée: "Elle n'a que trois mamelles qui produisent du lait", précise Jean-Baptiste Pralong. Et même avec ses trois mamelles, la vache née en 2011 réussit à produire entre 18 et 20 litres de lait par jour.
En repensant à la victoire historique de sa protégée en 2021, Jean-Baptiste Pralong et son frère Marc ont encore les frissons. "C'est le sentiment d'avoir réalisé un truc historique. C'est chez nous, éleveurs passionnés, mais sans être multimillionnaires, ni rien du tout, ça a suffi pour détenir Nairobi", dit-il avec fierté.
Une descendance convoitée
C'est une histoire de famille pour les éleveurs d'Orsières et une histoire de génétique pour la descendance de la championne. Il y a quelques semaines, Nairobi a mis bas un petit mâle, appelé Nostro Toro (Notre Taureau, ndlr). Dans ses gènes, un héritage convoité qui vaut de l'or.
"Je pense que c'est le plus joli qu'elle a fait de ses quatre mâles reproducteurs. Pour le moment, on n'a pas une idée encore vraiment définie de ce que l'on va en faire. Il y a pas mal d'éleveurs qui désireraient prendre ce petit mâle, mais si on le laisse à un plutôt qu'à un autre, on aura des histoires... donc on verra", annonce le propriétaire.
Un jour, Nairobi ne pourra plus produire de lait. Son destin, comme celui des autres vaches, sera alors celui de l'abattoir. "Pendant que la santé lui permet, pendant qu'elle fait régulièrement des rejetons, il n'y aura pas de souci. Son avenir est garanti. Mais il est clair qu'un jour, il faudra s'en séparer. Ça nous fera tout drôle, à toute la famille. Elle n'en fait pas partie, mais elle n'est pas très loin", confie encore Jean-Baptiste Pralong.
Nairobi laissera derrière elle un bel héritage, et qui sait, peut-être que sa descendance fera sensation comme elle dans l'arène de la Foire du Valais.
Ainhoa Ibarrola/jfe
Finale nationale ce week-end à Aproz
Les vaches croiseront les cornes à Aproz (VS) les 13 et 14 mai à l'occasion de la finale nationale de la race d'Hérens 2023. L'événement mobilise cinq syndicats d'éleveurs et des centaines de bénévoles. L'an dernier l'événement a attiré 15'000 spectateurs.
"Le site de Pra Bardy à Aproz, loué pour l'occasion à l'armée, est vierge de tout équipement", rappelle Florian Pannatier, responsable presse de la manifestation. Il s'agit de le doter notamment d'une arène, de gradins, d'une zone pour les bêtes, de cantines, d'une zone parking, d'installations électriques ou encore de toilettes.
Shita absente
Le dimanche 14 mai, jour de la fête des mères, quelque 160 vaches se mesureront dans l'arène. Blessée, Shita, la reine nationale 2022, ne sera pas de la partie, confirme Florian Pannatier.
Il se pourrait bien que le Haut-Valais se déplace en force avec des bêtes capables de l'emporter dans toutes les catégories. Tigra, Metis, Victoire, Saphir ou Toscana ont en effet toutes réussi à obtenir le titre de reine de leur catégorie ce printemps, indique le Race d'Hérens Tour dans un communiqué. Mais Funny ou Comanche, sacrées à la fois reines sur leur alpage et dans l'arène, ou la Valdotaine Saventa doivent aussi être suivies attentivement.
>> Lire aussi : Shita, 687 kilos, sacrée reine nationale 2022 à Aproz (VS)
Fait exceptionnel, toutes les vaches de première catégorie (les plus lourdes) sacrées reines dans les éliminatoires de l'automne dernier et de ce printemps sont inscrites pour la finale. "Cela augure de combats intenses et de suspense", estime Florian Pannatier.