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Beaucoup de jets, mais peu de passagers à l'aéroport de Sion

Les jets privés sont toujours plus nombreux dans le ciel valaisan. [Keystone - Olivier Maire]
Trop de vols à vide à l'aéroport de Sion / La Matinale / 1 min. / le 11 mai 2023
Les jets privés sont toujours plus nombreux dans le ciel valaisan. L'année passée, l'aéroport de Sion a enregistré 8300 mouvements d'avions d'affaires. Mais derrière ces chiffres record se cachent de nombreux vols à vide.

En 2022, l'aéroport valaisan a également comptabilisé environ 16'000 passagers, soit une moyenne de deux personnes par jet. De nombreux vols s'effectuent cependant à vide. Ainsi, si l'on prend la liaison entre Sion et Genève, les 159 avions d'affaires partis du bout du lac ont par exemple transporté seulement 35 personnes.

Interpellé par la RTS, l'aéroport de Sion avance, par écrit, deux explications à ces vols à vide: des avions en provenance de Genève viennent exprès en Valais pour se faire entretenir sur un site de maintenance de jets privés actif à Sion. Dans une moindre mesure, des jets sont aussi parqués à Sion, en attendant de récupérer des clients à Genève.

Vols "inutiles"

La Ville de Sion ne commente pas cette situation. Son vice-président indique que la capitale valaisanne ne s’exprimera plus sur les questions qui touchent à l’aéroport en attendant son éventuelle reprise par le canton, à savoir d’ici plusieurs années.

Pour Céline Dessimoz, présidente des Verts de Sion, interrogée dans La Matinale de jeudi, qualifie ces vols d'inutiles: "Quel sens cela a aujourd'hui d'avoir autant de mouvement avec si peu de passagers?Quel est l'avantage pour la collectivité? Comment peut-on privilégier la liberté individuelle de ceux qui paient, face à l'intérêt collectif de diminuer les gaz à effet de serre?", s'interroge-t-elle.

Pratique généralisée

Ce n'est pas la première fois que des vols à vide interpellent. Pendant la pandémie, des compagnies du monde entier ont fait voler des milliers d'avions de ligne sans passager. Elles ne voulaient pas risquer de devoir céder leurs précieux créneaux horaires à des concurrents, parce qu'elles ne les utilisaient pas.

L'année passée, la Tribune de Genève pointait aussi du doigt de nombreux vols de maintenance ou d'escales autour de Cointrin.

Romain Carrupt/lan

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