Signée pour une durée de 50 ans, la convention formalise la mise en réserve et fixe des règles de gestion pour les 203,2 hectares de forêts situés entre Riddes, Isérables et le territoire de Nendaz en aval de Fey, indique lundi le canton dans un communiqué. Il s'agit de la 21e réserve du genre en Valais.
Sur 170,1 hectares, les propriétaires renoncent à toute exploitation sylvicole afin de favoriser le développement naturel de la forêt et de veiller au maintien d’espèces rares. Les 33,1 hectares restants pourront faire l’objet d’interventions ciblées visant à valoriser les habitats d’animaux ou de plantes prioritaires, ou à introduire des essences ayant une valeur écologique particulière.
Cette mise en réserve n’a aucune incidence sur les opportunités de randonnées, la chasse, la pêche ou la cueillette de champignons, précise le canton.
Riche écosystème
La création de la réserve forestière "En Arbin" se justifie par la grande diversité des milieux forestiers qu’elle recèle, typique d’une réserve de basse altitude. S’échelonnant de 500 m à 1450 m d’altitude, elle est en effet l’une des rares réserves de plaine du canton au côté notamment du Bois de Finges et du Bois Noir, souligne le canton.
Cette mise en réserve doit notamment permettre de favoriser quatorze espèces animales et végétales vulnérables et menacées. "On va avoir des arbres qui vont vieillir, beaucoup de bois mort au sol et ça va permettre à passablement d’espèces qui ne trouveraient pas leur place dans une forêt exploitée de pouvoir recoloniser cet habitat", explique dans le 19h30 Jean-Marie Putallaz, ingénieur forestier de l'Etat du Valais.
Actuellement, 8323 hectares de réserves forestières sont sous contrat dans le canton, ce qui représente 6,8% de la superficie des forêts en Valais. Le canton s'est engagé auprès de la Confédération à mettre en réserve quelque 12'000 hectares de forêts, afin de contribuer à la politique forestière nationale. Celle-ci a pour objectif de mettre 10% de la forêt suisse en réserve d’ici à 2030.
Compensations financières
"On veut que les gens puissent continuer à se promener, à chasser, on peut encore faire des entretiens des sentiers ou des routes, c’est tout à fait possible. La seule interdiction, c’est de couper du bois pour le vendre de manière économique", détaille Jean-Christophe Clivaz, chef du service valaisan des forêts, de la nature et du paysage.
En tout, une enveloppe de 200'000 francs a été décidée à titre compensatoire pour les trois bourgeoisies propriétaires, privées de ce bois pour au moins 50 ans.
ats/ther