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Manquements en matière d'hygiène alimentaire dans les cabanes de montagne valaisannes

Près de 80% des cabanes de montagne contrôlées ne sont pas entièrement conformes en matière de sécurité alimentaire. [Keystone - Arno Balzarini]
Environ 80% des refuges valaisans présenteraient des manquements en alimentation et eau potable / Le 12h30 / 1 min. / le 16 mai 2023
L'an dernier, le Service valaisan de la consommation et des affaires vétérinaires (SCAV) a procédé à 3514 inspections et prélevé plus de 10'000 échantillons de denrées alimentaires et d'eau potable. Le bilan montre que les cabanes de montagne et les coursiers devront s'améliorer.

En 2022, le service a effectué une campagne d’inspection spécifique aux cabanes et gîtes de montagne, dont le nombre en Valais est estimé à près de 80 établissements de toutes tailles, situés entre 1475 et 3507 mètres d’altitude. Parmi les 27 cabanes contrôlées, 21 (78%) n'étaient pas entièrement conformes en matière de sécurité alimentaire, selon le rapport du SCAV, publié lundi.

"Pas dangereux pour la santé"

Dans la plupart de cas, il ne s'agissait pas de "manquements directement dangereux pour la santé du consommateur", précise le document. Mais plutôt d'une absence de contrôle des températures, de traçabilité, d'information concernant les possibles allergènes, ou de dispositif adéquat pour l'hygiène des mains.

"La traçabilité, par exemple, des denrées alimentaires transformées en cuisine ou congelées, ce n'est pas quelque chose qui met directement la santé des consommateurs et consommatrices en danger", explique Elmar Pfammatter, chimiste cantonal valaisan.

Sur les 27 cabanes, 25 - deux sont entièrement gérées et exploitées par le Service des eaux communal correspondant - ont été inspectées sur leur distribution d’eau potable. Parmi ces 25, seules deux "n’ont pas révélé de manquements", constate le rapport.

Davantage de contrôles nécessaires

Là aussi, le service de la consommation et des affaires vétérinaires a relevé l'absence d’autocontrôles réguliers sur la qualité de l’eau, de traçabilité, de maîtrise du système de désinfection ou encore la présence de matériaux inadéquats pour le transport ou stockage de l’eau. Celui-ci souligne qu'après analyses des échantillons prélevés, "la qualité de l’eau utilisée pour alimenter les cuisines de cabanes est jugée bonne".

La gestion d'une cabane n'est tout fois pas la même que celle d'un établissement de plaine. L’accès à l’eau est compliqué, les infrastructure et les équipements parfois sommaires, explique Damien Revaz président la section Monte Rosa du Club alpin suisse.

"Il y a la question de l'alimentation en énergie qui est compliquée. Il y a la question des locaux de stockage, qu'il faut avoir au sec, à une certaine température. L'alimentation se fait par hélicoptère. Il faut planifier à l'avance. Donc il y a toute la gestion des stocks qui est assez difficile pour les gardiens", précise-t-il. Il assure toutefois que la situation est prise au sérieux par les cabanistes.

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Selon le service, ces résultats indiquent "la nécessité d’effectuer plus fréquemment des contrôles dans ce type d’établissements pour éviter une dégradation de la situation".

Livraisons à domicile

Cette année, le SCAV a aussi renforcé ses contrôles au sein des services de livraison à domicile de denrées alimentaires ou de repas, la pandémie de Covid-19 ayant amplifié le recours à ce genre de prestations. Au total, le service a inspecté 26 entreprises ou personnes qui proposent de telles livraisons, dont six coursiers "externes".

Le taux de contestation global était de 42,3%, indique le rapport, soulignant que la plupart des problèmes relevés "étaient mineurs". La sécurité alimentaire a toujours été assurée au niveau de la livraison, précise-t-il. Dans ce contexte, il faut également tenir compte du fait qu'il s'agit normalement de délais de livraison relativement courts et que les produits sont toujours emballés dans un emballage primaire.

Signalements de chiens en hausse

Enfin, le SCAV s'inquiète d'une hausse ces dernières années des "signalements de chiens au comportement anormalement agressif et des cas de morsures". La hausse est de plus 30% en 2022, avec 307 cas d’agressions signalés, dont trois par des chiens interdits dans le canton. Un seul chien a nécessité une mesure d’euthanasie.

Tous les manquements seront notifiés aux cabanes inspectées et des mises en conformité exigées.

ats/edel

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