Le Valais se dote d'une structure d'intervention pour les urgences sociales

Des équipes mobiles d’urgence sociale (EMUS) seront mises sur pied cet automne dans le Valais central via un projet pilote. Les personnes en situation d’urgence sociale pourront être prises en charge par une équipe spécifique, intégrant des professionnels des domaines social et sanitaire.

Un projet pilote sera lancé cet automne dans la région Sion-Sierre et dans les vallées latérales afin d'accompagner les personnes en difficultés, mais ne nécessitant pas forcément une prise en charge médicale.

"Ce sont des personnes qui n'ont pas d'hébergement pour la nuit, des personnes qui sont éventuellement alcoolisées, qui sont sous l'emprise de drogues, des victimes de violences ou des ados qui ont fait une fugue", explique Jean-Marc Bellagamba, directeur de l’Organisation cantonale valaisanne des secours (OCVS), dans le 12h45 de la RTS.

Les urgences surchargées

Le Valais central ne disposait jusqu'à présent pas de moyens d'intervention de ce type. "Aujourd'hui, on envoie des ambulances ou la police parfois dans des situations qui demanderaient des intervenants plutôt de type social ou en tout cas un binôme santé-social", explique Mathias Reynard, conseiller d'Etat valaisan.

Ce projet devrait notamment permettre de soulager les intervenants "feux bleus", comme les patrouilles de police et les ambulances, ainsi que les urgences hospitalières. "Et ce tout en garantissant une prise en charge adaptée pour les personnes en situation de détresse sociale", précise le Département de la santé, des affaires sociales et de la culture dans un communiqué, ce mardi.

Renseigner et orienter

Les équipes EMUS seront pilotées et activées par la centrale 144. L’OCVS régule déjà les appels d’urgence sanitaire et sera à même de déterminer les besoins précis d’un patient pour activer la meilleure prise en charge possible, pour ce dernier. Ce projet assurera une intervention de 19h00 à 07h00 durant les nuits de vendredi, samedi et dimanche, ainsi que les jours fériés.

Les équipes EMUS collaboreront avec le réseau sociosanitaire existant en Valais. Le bus d'intervention possède "assez de place pour pouvoir accueillir les gens en position assise, pour que le intervenants puissent discuter avec les bénéficiaires" décrit Line Zürcher, adjointe au chef du service opérationnel de l'OCVS. A son bord se trouvent "du matériel social, mais également du matériel médical", poursuit-elle.

Les binômes, composés d’un intervenant social et d’un intervenant sanitaire, pourront ainsi orienter les personnes rencontrées vers les institutions compétentes, mais aussi soutenir ces dernières dans la gestion de situations complexes. "On va pouvoir renseigner les bénéficiaires sur les possibilités d'accompagnement qu'on va pouvoir mettre en place pour eux", explique Line Zürcher.

Ces équipes pourront également jouer un rôle préventif, afin d’identifier des problématiques sociales récurrentes en Valais.

L'expérience vaudoise

Afin d’assurer l’efficacité de ce projet, le canton du Valais peut compter sur l’expérience d’Unisanté, qui gère depuis plusieurs années une équipe mobile d’urgence sociale, dans le canton de Vaud.

Un bilan de ce projet pilote sera effectué après deux ans d’activité, afin de déterminer l’efficacité du dispositif et son éventuelle extension au reste du canton.