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Le Haut-Valais ouvrira son premier centre d'accueil de réfugiés au coeur de Brigue

Couvent de Sainte-Ursule, Brigue. [Canton du Valais / vs.ch]
Une nouvelle structure accueillera 120 requérants d’asile dans le Haut-Valais / Le 12h30 / 1 min. / le 6 juin 2023
Le canton du Valais va ouvrir une nouvelle structure d’accueil cantonale au monastère Sainte-Ursule de Brigue, qui pourra héberger entre 100 et 120 requérants d’asile. L'objectif est de combler le retard de la partie germanophone du canton en la matière.

Dans la prise en charge des demandeurs et demandeuses d'asile, la Confédération est tenue d'assurer l'accueil d'urgence et d'offrir un premier lieu d’accueil. Mais il incombe ensuite aux cantons de leur fournir un lieu d’hébergement proportionnellement à leur population, ainsi que des cours de langues et des formations professionnelles.

Or, en Valais, la répartition régionale interne au canton fait grincer des dents. Alors que le Haut-Valais représente un quart de la population cantonale, elle n'héberge que 10% des personnes en procédure d'asile. Jusqu'ici, c’était donc surtout la partie francophone qui s’est chargée de l'accueil.

Vif débat

Pour combler ce déficit, le canton a donc racheté la maison d'hôtes du monastère Sainte-Ursule, au coeur de Brigue, pour y installer un centre d'accueil d'une capacité maximale de 120 places. Et malgré de vifs débats au niveau régional et au Grand Conseil, la décision est actée: les premiers réfugiés arriveront en novembre.

Outre l'accueil, le centre proposera aux migrants et migrantes des offres de formation socio-professionnelles en allemand. Il s'agit du premier centre collectif pérenne de ce genre dans le Haut-Valais. Les enfants en âge de scolarité obligatoire seront scolarisés directement dans le centre.

Le projet est d'accueillir à Brigue une population mixte (familles ou personnes seules) et d'origines variées. Quelques places seront également réservées à l'accueil des personnes en placement de courte durée en vue de leur renvoi vers l'Italie.

Création d'emplois et formation de personnel

Entre sept et dix personnes seront engagées par le Service de l'action sociale (SAS) avec des profils d'administrateur et de personnel d'encadrement social. "L'objectif est de toujours fournir des occupations durant la journée", précisent les autorités valaisannes. La sécurité du site sera assurée 24h/24.

Le projet poursuivra aussi un but social et de formation pour les personnes à l'aide sociale, en collaboration avec le centre médico-social du Haut-Valais. Un accent sera mis sur l'hôtellerie, la restauration et la santé, des branches déplorant d'importantes pénuries de personnel.

Ce projet rejoint le souhait des Soeurs Ursulines de voir se perpétuer la mission initiale du bâtiment de la manière "la plus proche possible de leur mission terrestre", conclut le communiqué du canton. L'objectif est de faire du centre un lieu ouvert vers la cité, dans un cadre clairement défini.

Reste qu'il faudra encore travailler pour rééquilibrer la répartition en Valais, car ces nouvelles places ne comblent qu'une partie du déficit haut-valaisan.

Sujet radio: Diana-Alice Ramsauer

Texte web: jop

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Situation bloquée à Berne sur la question des réfugiés

À Berne, le Conseil des Etats a encore rejeté mardi par 23 voix contre 19 et 2 abstentions un crédit sollicité par le Conseil fédéral pour installer temporairement des requérants d'asile dans des conteneurs sur des terrains de l'armée. Le dossier revient au National qui tranchera jeudi.

L'UDC, le PLR et une partie du Centre ont rejeté un nouveau compromis avec un montant divisé par deux (66,45 mio) et conditionné à une réévaluation des capacités d'accueil d'ici l'automne 2023. Benedikt Würth (Centre/SG) a insisté sur le fait qu'il fallait d'abord utiliser le potentiel des abris de protection civile, qui permettent des séjours prolongés. Selon lui, ce n'est que lorsque ces capacités ne suffiront plus que la Confédération devra prendre une mesure d'urgence, estime-t-il.

Pour les partisans du projet, la répartition ne doit pas retomber sur les cantons et au final sur les communes qui doivent alors réagir dans l'urgence, a plaidé - en vain - Roberto Zanetti (PS/SO). "Les faits sont là", a ajouté Olivier Français (PLR/VD). Il faut une solution au problème de l'afflux de requérants d'asile et des arrivées de réfugiés d'Ukraine. On ne peut pas attendre l'automne sans rien faire.

>> Écouter les précisions du 12h30 :

Les cantons veulent 133 millions pour des villages-containers dédiés à l'accueil de réfugiés. [Keystone - Urs Flueeler]Keystone - Urs Flueeler
Le Conseil des Etats refuse l’octroi de crédits pour la construction de villages containers pour les requérants d’asile / Le 12h30 / 1 min. / le 6 juin 2023