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Plus de 40 millions pour le personnel des soins et de l'enseignement en Valais

Un bloc opératoire à l'Hôpital du Valais, à Sion. [Keystone - Aline Staub]
Le Conseil d’État valaisan détaille son plan d’augmentation des salaires hospitaliers / Le 12h30 / 1 min. / le 12 juin 2023
Le Canton du Valais prévoit d'investir entre 40 et 60 millions de francs environ sur trois ans pour améliorer les conditions de travail et renforcer l'attractivité de deux secteurs souffrant de pénurie: le domaine des soins et l'enseignement. Le Grand Conseil devra se prononcer.

"Ces annonces sont fortes et historiques", ont souligné les conseillers d'Etat Mathias Reynard, en charge de la santé, et Christophe Darbellay, en charge de l'enseignement, devant la presse réunie lundi à Sierre. La pénurie de personnel dans ces deux domaines fait parler d'elle depuis quelques années et la pandémie de Covid-19 "a tiré un peu plus sur une corde déjà extrêmement tendue", relèvent les deux hommes.

Dans le domaine des soins, le Canton veut investir jusqu'à 20 millions de francs par année, par étapes, explique Mathias Reynard. Un budget de 7 millions de francs sera alloué dès cette année. Il sera de 15 millions en 2024 et de 20 millions en 2025. Au total, entre 2023 et 2025, le projet du Conseil d'Etat prévoit 42 millions de francs, ajoute-t-il.

Salaires relevés à l'Hôpital du Valais

Ces sommes serviront d'abord à relever les salaires au sein de l'Hôpital du Valais (jusqu'à environ 2000 francs par année) et à augmenter les indemnités de nuit, week-ends et jours fériés. Il s'agira également de créer soixante équivalents plein temps d'ici 2025 afin d'atteindre le seuil d'une personne soignante pour 5 patients.

La mise en place d'une convention collective de travail est également en discussion. Les employés des EMS et CMS en profiteront aussi. "Il est important de coordonner ces trois aspects simultanément - augmentation des salaires, de la dotation et amélioration des conditions-cadres", argue Mathias Reynard.

Volonté d'anticipation

Le Valais devient ainsi le premier Canton à agir pour la mise en oeuvre du deuxième volet de l’initiative "pour des soins infirmiers forts", acceptée en votation en novembre 2021 dans l’attente d’éventuelles contributions de la Confédération qui ne devraient pas intervenir avant 2027.

"Au vu de l'urgence de la situation, le Canton ne peut pas attendre les bras croisés et laisser tomber le personnel soignant. Il doit agir maintenant", ajoute le conseiller d'Etat. Les mesures cantonales sont prévues jusqu'en 2025. "Pour la suite, les montants cantonaux seront dégressifs et l'ensemble des acteurs devra s'y mettre, notamment la Confédération et les assureurs", relève Mathias Reynard.

"Le métier d'enseignant s'est complexifié"

Pour le personnel enseignant, plusieurs mesures sont aussi annoncées pour environ 30 millions de francs, dont 21 millions nets à la charge du Canton afin d'améliorer les conditions de travail des enseignants et des directions. "Les troubles, les ruptures psychologiques et les problèmes de comportement se multiplient. Le métier d'enseignant s'est complexifié. Ses missions et exigences demandent plus de moyens et de temps", estime Christophe Darbellay.

Dans ce secteur, l'enveloppe doit permettre de dégager davantage de ressources pour les élèves aux besoins spécifiques. Le Conseil d'Etat propose par exemple de s'aligner sur les autres cantons et de diminuer le nombre des périodes de présentiel exigées face aux élèves. Pour y arriver quelque 150 nouveaux postes - 110 pour l'école obligatoire et 40 pour le secondaire I - seront créés ces prochaines années par étapes, précise Christophe Darbellay.

Ces mesures doivent permettre au Valais de quitter en comparaison cantonale "l'arrière du peloton en matière de conditions salariales et sociales", indique le conseiller d'Etat. L'objectif est d'attirer des diplômés qui enseignent aujourd'hui dans d'autres cantons plus attrayants comme Berne et Vaud.

ats/fgn/ami

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