En Anniviers, le "oui" au parc solaire alpin l'emporte haut la main
La population d'Anniviers (VS) inscrite pour l'assemblée primaire se prononçait lundi soir sur une installation photovoltaïque qui permettrait d'alimenter 3500 ménages. C'est le premier législatif valaisan à prendre position sur le parc solaire alpin et le résultat est sans équivoque: 96% des personnes ont dit oui.
Près de 200 personnes étaient présentes pour voter sur l'un des huit projets de centrales solaires.
>> Pour tout savoir sur le projet de parc solaire alpin, lire : Solaire dans les Alpes: l’équivalent de 2400 terrains de football à poser en Valais
Un parc solaire nécessaire au futur
Les personnes en faveur du parc solaire alpin s'accordent sur son utilité pour un futur moins polluant.
"Si on veut un jour remplacer les centrales nucléaires, il faut bien agir. Je suis très contente ce soir", commente l'une d'entre elles au micro de La Matinale.
"Tout le monde est toujours contre alors qu'il faut avoir plus d'énergie, donc je pense que le signal qui a été donné ce soir est très bien", déclare un autre votant.
"Au début, j'étais assez partagé, mais après je pense qu'il n'y a pas de miracle. On doit tous faire des compromis", concède un autre.
Pour le président de la commune d'Anniviers, David Melly, ce résultat est une victoire. "C'est une victoire pour le Conseil communal. Ça veut dire que l'on a répondu aux attentes de notre législatif."
Il ajoute que "les gens ont compris qu'on importait beaucoup d'énergie et si on veut être moins pollueurs et s'en sortir, on doit produire nous-mêmes plus d'énergie propre".
>> Voir aussi le 12h45 :
Mauvais pour la nature
En revanche, les opposants estiment que de telles installations nuiront à la biodiversité et au paysage.
"On a eu peu de temps pour réfléchir. Je trouve que ça a été fait dans l'urgence. J'ai l'impression que la nature est reléguée au second plan", déplore un opposant au projet.
"Je pense que ce n'est pas un projet qui est réfléchi jusqu'au bout d'un point de vue animalier ou territorial. On devrait investir sur ce qu'on a déjà et pas créer des nouveautés juste parce que c'est plus simple et moins cher", dénonce un autre.
De son côté, le président de la commune assure avoir pris en compte ces craintes et ces contre-arguments dès le début.
"On les a entendues dès le début. On a tout de suite pris en compte les critères énergétiques, mais aussi et surtout environnementaux et l'impact sur la population, en tenant compte des besoins touristiques et de l'impact sur le paysage."
>> Ecouter le débat de Forum sur les parcs solaires alpins :
![Débat entre Xavier Sinnhuber, représentant d’Alpiq, Jérémy Savioz, chargé d’affaires de Pro Natura et Lucie Wiget, collaboratrice du Club alpin suisse. [RTS - RTS]](https://img.rts.ch/articles/2023/image/i6hm5p-25903010.image?w=960&h=384)
RTS - RTS Réactions recueillies par Diana-Alice Ramsauer
Adaptation web: Julie Marty
Publié Modifié
Un parc solaire alpin à 2450 m d'altitude
Le parc solaire est projeté sur un secteur situé près de l'arrivée du télésiège des Grands Plans à Grimentz, à 2450 m d'altitude, sur les terres de l'alpage du Marais. Il permettrait de produire environ 15 GWh d'électricité par année, dont la moitié d'octobre à mars.
Le Conseil municipal - en collaboration avec le comité du consortage, les remontées mécaniques de Grimentz-Zinal et les entreprises Oiken et Alpiq - avaient évalué une dizaine de sites potentiellement intéressants avant de sélectionner celui-ci.