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La fusion entre Sion et Veysonnaz ne se fera pas après le refus de Sion

La fusion entre Sion et Veysonnaz ne se fera pas après le refus de Sion
La fusion entre Sion et Veysonnaz ne se fera pas après le refus de Sion / Forum / 2 min. / le 18 juin 2023
Dans le Valais central, Sion et Veysonnaz ne vont pas se marier. Dimanche, les citoyennes et citoyens de Sion n'ont pas souhaité unir leur destin à celui de Veysonnaz. Le projet d'un Grand Sion et la vision de capitale suisse des Alpes en prennent un coup.

A Veysonnaz, 55,4% de la population a glissé un oui dans l'urne, avec une participation de 89,6%. A Sion en revanche, 62,15% s'est dit contre l'union. Ici, la participation s'est élevée à 40,9%.

"Nous sommes déçus et désolés de ce résultat pour la commune de Veysonnaz", a réagi le président de Sion Philippe Varone à l'issue des votes. "C'est un échec des exécutifs", ajoute-t-il. Son homologue de Veysonnaz Patrick Lathion abonde: "C'est une très grosse déception. C'est un scénario auquel on ne s'attendait pas". Sion a accepté de fusionner avec Salins en 2012 et les Agettes en 2016, rappelle-t-il.

Face à des tâches communales "de plus en plus lourdes et complexes", les autorités de Veysonnaz avaient adressé une demande de fusion à Sion en 2021. Au préalable, elles avaient consulté la population sur sa vision pour l'avenir, et celle-ci avait alors plébiscité à 87% une fusion avec une commune voisine, 55% souhaitant se lier à Sion, 45% à Nendaz.

Patrick Lathion souligne que "l'excellent projet" présenté a su convaincre la majorité de la population de Veysonnaz qui s'est déplacée en nombre aux urnes (près de 90%). De son côté, Philippe Varone estime ne pas avoir "réussi à montrer tous les avantages de cette fusion à la population sédunoise".

Le "non" l'emporte à Sion

Durant la campagne, les opposants à cette fusion ont fait front. Ils craignaient "une mainmise de la ville de plaine sur les villages de montagne" et "une urbanisation généralisée de la montagne". Ils notaient par exemple qu'en cas de fusion, le taux de résidences secondaires, aujourd'hui de "plus de 60%" à Veysonnaz, tomberait à 9,3%, "favorisant un boom des constructions".

Le mouvement sédunois "Non au Grand Sion" a fait part dimanche de sa satisfaction. "On ne s'attendait pas à un tel score. Le bon sens l'a emporté sur la technocratie", réagit Raphaël Zuchuat, membre de ce mouvement apolitique fondé par des élus et anciens élus issus des rangs du Centre et de l'UDC.

D'après lui, ce "non" de Sion est un "refus de la politique expansionniste". "L'idée d'un Grand Sion ne plaît pas et devrait être enterrée. L'exécutif doit arrêter de vouloir grappiller des territoires et se concentrer sur les problèmes de la commune", ajoute-t-il. Celui-ci regrette toutefois la tournure des événements à Veysonnaz.

Le collectif "Ensemble pour Veysonnaz", opposé à la fusion, se dit "soulagé" par l'issue du scrutin. Même si le "non" vient de Sion, "cette fusion ne se fera pas", relève Loïc Le Deunff, membre du collectif.

ats/juma

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