Des élèves valaisans participeront à une étude sur l'exposition aux pesticides

Les données à ce sujet manquant encore en Suisse, en décembre 2022, le Conseil d'Etat a mandaté l'Institut Tropical et de Santé Publique Suisse (Swiss TPH, institut associé à l'Université de Bâle) pour mener cette étude. Après analyses, le Swiss TPH a décidé de travailler avec les élèves des niveaux 3H à 8H de Salquenen, Chamoson et Saxon, indique mercredi l'Etat du Valais.

Les surfaces viticoles et arboricoles situées à proximité des écoles primaires ainsi que le type de cultures concernées ont été prises en compte pour choisir les sites, note le canton. Les parents des élèves concernés seront informés en détail en octobre et novembre. Ceux-ci pourront ensuite décider librement de leur participation, précise le canton.

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Une étude en deux phases

"L'étude se déroulera en deux phases. La première, qui sera la période de contrôle, aura lieu lorsqu'il n'y a pas de traitements pesticides. La deuxième aura lieu durant une période de traitement", explique à Keystone-ATS Nicole Probst-Hensch, responsable de l'étude au sein de Swiss TPH.

Dans les grandes lignes, les enfants porteront des bracelets en plastique afin de mesurer tous les polluants chimiques présents dans l'air. Des tests d'urine et des analyses pulmonaires sont prévus en plus afin "de mesurer le taux de leur exposition", précise Nicole Probst-Hensch.

Vers des recommandations

Le but est de mesurer l'exposition aux pesticides, mais aussi aux pollens et aux polluants atmosphériques. Il s'agit aussi d'explorer l'association à court terme entre cette exposition et la santé respiratoire des élèves fréquentant les écoles sélectionnées.

Pour l'heure, on n'a vraiment aucune idée en Suisse de l'exposition aux pesticides. On n'en comprend pas bien les effets sur la santé respiratoire

"Pour l'heure, on n'a vraiment aucune idée en Suisse de l'exposition aux pesticides. On n'en comprend pas bien les effets sur la santé respiratoire", estime encore la professeure qui parle "d'une question de santé publique". Elle indique aussi que le système respiratoire des enfants est davantage susceptible d'être affecté par l'exposition aux pesticides et polluants atmosphériques.

L'étude débutera en 2023 et durera jusqu'à la mi-2024. Les informations collectées seront ensuite analysées par le Swiss TPH qui établira finalement un rapport avec des recommandations à l'intention du Conseil d'Etat.

"A la même table"

Les communes et les directions des écoles concernées ont été informées par le Département de la santé, des affaires sociales et de la culture et par le Département de l'économie et de la formation. Les exploitants agricoles des zones concernées ont été invités à participer, s'ils le souhaitent, à un groupe d'échange qui sera mis sur pied par le Swiss TPH.

Pour Nicole Probst-Hensch, c'est important que tous les acteurs s'asseyent à la même table. "Nous devons savoir quels pesticides sont appliqués, comment ils sont utilisés et en quelle quantité afin que les résultats de l'étude soient le plus précis possible", ajoute-t-elle.

Il ne s'agit absolument pas de stigmatiser le monde agricole mais bien de trouver ensemble, une fois les analyses réalisées, "une solution acceptable pour toutes et tous", conclut-elle.

>> Revoir le reportage de Temps Présent sur les effets supporés des traitements dans les vignes :

ats/leab