Les feux en plein air interdits dans plusieurs régions du Valais

Environ cinq à huit feux par semaine nécessitent l'intervention des pompiers valaisans. Avec les fortes chaleurs et le temps sec de ces dernières semaines, les dangers d'incendie sont particulièrement marqués. Le canton est également exposé au foehn, augmentant ainsi les risques de propagation.

"Si on a un régime de foehn, avec des vents entre 80 et 100 km/h, le feu se propage quasiment à cette vitesse-là", explique Olivier Bourdin, garde forestier du triage du Cône de Thyon dans le 12h45 de la RTS. "Les arbres s'enflamment comme des torches d'arbre en arbre et là ça peut aller très vite", poursuit-il, estimant qu'en l'espace d'une heure, trois kilomètres de forêt peuvent être touchés.

Danger de niveau fort

Face à ce risque d'incendie, le canton du Valais a relevé le niveau de danger de plusieurs districts de "marqué" à "fort". Les règles en vigueur indiquent que les feux en plein air avec un foyer ouvert ou encore jeter des mégots est interdit. Il est également interdit d'utiliser un grill à charbon à moins de 100 mètres d'une forêt.

Les places de feux fixes, sur sol bétonné, peuvent elles "être utilisées avec la plus grande prudence", précise le canton, qui signale toutefois que "des allumettes enflammées et des flammèches de barbecue peuvent provoquer un incendie".

Le Canton du Valais signale également qu'en cas de danger "fort" d'incendie, celui-ci sera "difficile et long à éteindre". "Si la forêt brûle, ça peut prendre plusieurs mois pour finir d'éteindre le feu", explique Jean-Christophe Clivaz, chef du Service des forêts, des cours d'eau et du paysage de l'Etat du Valais.

Importance de la prévention

Entre 2000 et 2018, la Suisse a connu en moyenne 109 incendies de forêt par an, principalement en Valais, au Tessin et dans les Grisons. Cette situation nécessite la coordination de plusieurs corps de métier chaque semaine.

"Les sapeurs-pompiers doivent aujourd'hui se former à devoir vivre avec des départs de feu", relève Marie Claude Noth-Ecoeur, cheffe du Service valaisan de la sécurité civile et militaire.

En cas de danger "fort", plusieurs pompiers sont mobilisés pour intervenir. Mais pour Marie Claude Noth-Ecoeur, c'est la prévention qui est "primordiale". En effet, 90% des incendies de forêts sont dus à l'action humaine. Un simple geste peut avoir de lourdes conséquences.

"Les évènements qu'on voit fréquemment, c'est quand même les cigarettes qui sont mal éteintes et puis délaissées dans la nature. Et ça, ça crée des départs de feu", explique Lucien Cottier, chef des pompiers de Sierre.

Si la pluie reste aux abonnés absents ces prochains jours en Valais, une interdiction générale d'allumer des feux pourrait être décrétée.

Camille Lanci/edel