Dans la commune valaisanne d'Ayent, le tremblement de terre de 1946 a donné naissance à un gigantesque pierrier dans la combe des Andins. Mais quelques rares photos témoignent de la présence d’un lac, celui du Luchet.
Même s'il n'est plus visible, ce lac est une véritable mine d’or pour la commune, dont l’histoire est intimement liée à l’acheminement de l’eau pour son agriculture et sa population.
Un lac d’origine glaciaire
Le projet d’extraction est déjà bien avancé, explique Vincent Rebstein, directeur de CSD Ingénieurs SA, dimanche dans le 12h45. "Depuis déjà 2010, on a fait des premiers essais de pompage. Des essais de longue durée ont également été faits entre 2020 et 2021."
Les cartes antérieures au tremblement de terre attestent de la présence de ce lac d’origine glaciaire. "L’éboulement est venu recouvrir les formations morainiques, ce qui fait que l’eau du lac se retrouve maintenant à l’intérieur des dépôts d’éboulements", explique le géologue Frédéric Fournier.
2800 litres d'eau par seconde
A l’horizon 2026, la commune espère extraire 2800 litres par seconde, soit bien plus que ce qu'elle prélève actuellement dans le barrage du Rawil, à deux pas du pierrier.
"Cela va être notre apport principal, car la population de la commune est triplée en pleine saison d’hiver. De plus, nous ne disposons pas de système d’irrigation", détaille Jean-Marie Morard, responsable des eaux d'Ayent.
Dix millions de francs
La taille du lac enfoui équivaut à deux fois le volume de celui du Rawil et offre une eau de très bonne qualité, proche de celle de l'eau minérale en bouteille. "A 50 mètres de profondeur, l’air est remplacé par l’eau. C’est ce qui explique sa qualité, elle se fait filtrer de manière naturelle", indique Vincent Rebstein.
Ainsi, l'investissement de dix millions de francs pour ce projet pourrait devenir très vite rentable si les communes voisines venaient à se greffer au projet.
Flore Dussey/hkr