Les pompiers n'ont finalement pas pu travailler en lisière de forêt pour circonscrire au mieux le sinistre comme cela était prévu. C'était trop dangereux, a indiqué mercredi en fin d'après-midi Franz Mayr, de l'état-major de conduite de la commune de Bitsch.
Les six hélicoptères engagés ont déversé leur charge d'eau toute la journée. Comme la situation est stable, ils sont restés au sol dès la tombée de la nuit, même si un est resté en alerte pour pouvoir être mobilisé si besoin, a indiqué Air Zermatt.
La situation sera réévaluée jeudi matin pour déterminer le nombre d'hélicoptères nécessaire. En outre, une vingtaine des 80 pompiers seront à pied d'oeuvre durant la nuit.
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Les feux interdits
La météo, et plus particulièrement le vent, jouent un rôle important dans la maîtrise de l'incendie, qui s'étend sur une surface d'environ 100 terrains de football.
Les orages qui ont eu lieu ces dernières heures ne permettent pas de détendre la situation. Mercredi, les autorités valaisannes ont d'ailleurs décrété une interdiction générale de faire du feu en plein air. Il s'agit du premier canton de Suisse à prendre cette mesure cette année, en raison d'un risque d'incendie de degré 5 ("très fort").
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S'exprimant devant les médias dans la matinée, le chef d'intervention Mario Schaller a lui souligné la difficulté de la tâche pour les pompiers. Le terrain, très escarpé, est en outre rendu très glissant par la cendre. Le sol est parfois si chaud que les semelles des chaussures fondent.
Des habitants toujours sur le carreau
Une cinquantaine de personnes ne peuvent toujours pas retourner à leur domicile. Il s'agit d'habitants ou de vacanciers résidant à Oberried et dans les hameaux de Flesche et Obere-Eichen.
Une poignée d'entre eux seront autorisés à se rendre à leur domicile jeudi en fin de journée pour prendre quelques affaires. Aucune échéance n'est articulée pour l'heure pour le retour de ces personnes. Les quelque 150 habitants de Ried-Mörel ont, eux, pu regagner leur domicile mardi.
Des spécialistes et des miliciens sur place
Selon le porte-parole de l'armée Stefan Hofer, un Super Puma était en service lundi dans le Haut-Valais. Mardi, les Forces aériennes étaient sur place avec deux hélicoptères. L'un a effectué des missions d'extinction, l'autre s'est tenu prêt à intervenir. Cet engagement d'hélicoptères de l'armée a donné lieu à une polémique (lire encadré).
Dès mercredi, des spécialistes de la lutte contre les incendies et des militaires en service long de l'infanterie appuieront les forces d'intervention civiles avec deux véhicules spécialement équipés pour localiser les foyers d'incendies et de braises.
Le militaire a souligné qu'un engagement de l'armée a lieu en règle générale uniquement à la demande et sous la direction des autorités civiles. "L'armée est toujours là quand on a besoin d'elle", a-t-il expliqué.
jop/jfav avec ats
Air Zermatt fustige l'engagement "gratuit" de l'armée
Les responsables d'Air Zermatt ont critiqué l'engagement de l'armée, jugeant que ce dernier n'avait pas respecté le principe de subsidiarité. Ce dernier stipule que l'armée n'intervient que lorsque les moyens civils sont épuisés. Air Zermatt a reproché aux autorités de faire appel à l'armée parce qu'elle est gratuite.
Jugeant que l'engagement des Super Pumas de l'armée pouvait menacer la sécurité de leurs pilotes, les responsables de la compagnie ont menacé de se retirer de la mission.
Un atout important
L'armée est un "atout important" dans ce genre de situation, en raison de ses moyens et de sa capacité "à durer dans le temps", a souligné le chef du département cantonal de la sécurité, dans une réponse écrite.
Parmi les moyens importants à disposition de l'armée pour lutter efficacement contre un tel feu de forêt, Frédéric Favre cite des "capacités de transport d’eau plus importants" ainsi que des "moyens d’observation thermique spécifique à ce genre d’événement".
Le ministre salue par ailleurs l'"excellent travail" et la "grande expérience" d'Air Zermatt. "Pour moi, il est important dans ce genre de situation de collaborer pour la sécurité de tous en utilisant les forces de chacun", souligne encore le conseiller d'Etat.
"Avoir un coup d'avance"
Interrogé sur Forum, le conseiller d'Etat valaisan en charge de l'Economie, Christophe Darbellay, s'est voulu conciliant. Il a également justifié la décision des autorités communales de demander l'aide des militaires car, dans ce genre de situation, il vaut mieux avoir un coup d'avance, selon lui.
Mais Christophe Darbellay a également rendu hommage aux pilotes d'Air Zermatt, "qui font un travail extraordinaire", et admis qu'il "aurait peut-être fallu dialoguer avec Air Zermatt". Le conseiller d'Etat ne craint par ailleurs pas de conséquences à long terme sur le tourisme valaisan.