Les panneaux anxiogènes montrant un loup menaçant, semblant prêt à dévorer les promeneurs et leur chien, suscitent l'agacement de certaines personnes.
"Ma femme n'ose plus se promener sur le bisse", témoigne un habitant d'Isérables (VS) dans le 19h30 de la RTS. "Quand elle va promener le chien, à l'entrée du bisse, elle monte dans les alpages, où c'est dégagé", poursuit-il.
Même son de cloche du côté de la Fondation Pro Aserablos, qui regrette l'impact négatif sur le tourisme. "On ne sait pas qui les a posés, ce n'est visiblement pas officiel, mais c'est surtout dissuasif pour les gens qui veulent se balader", déplore son président Narcisse Crettenand.
Compréhension des opposants au loup
Les auteurs de cette action ont préféré rester anonymes, mais leur campagne rencontre un écho favorable chez les opposants au loup.
"Cette démarche ne vient pas de notre association. Néanmoins, on éprouve une certaine sympathie ou compréhension pour cette démarche de sensibilisation à la problématique très concrète des conflits que génèrent ces populations incontrôlées de loups sur notre territoire", affirme Grégory Logean, président de l'Association romande pour la protection des territoires contre les grands prédateurs.
Alors que ces quelque 100 panneaux sont apparus dans la partie romande du canton, le Conseil d'Etat valaisan a annoncé qu'un loup isolé, pour lequel une autorisation de tir avait été délivrée début juillet, avait été tué par les gardes-faunes dans la vallée de Conches.
L'animal avait mené deux attaques et causé la mort de sept animaux de rente au total. La semaine dernière, les gardes-faunes valaisans ont tué un autre loup isolé dans la région Brigerberg-Ganter, en Haut-Valais. Le prédateur avait tué au total 17 animaux de rente sur un alpage.
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Plainte pénale déposée
Les défenseurs des grands prédateurs considèrent toutefois que ces panneaux sont "de la propagande mensongère". "En Suisse, depuis 28 ans, on n'a eu aucune attaque sur des humains ou sur des chiens", rappelle Isabelle Germanier, correspondante en Suisse romande du Groupe Loup Suisse.
Elle estime qu'il est tout à fait acceptable de "passer une information pour sensibiliser le public à sa cause", mais "seulement au travers de la vérité et de la réalité des faits".
Le groupe Loup Suisse a d'ores et déjà déposé une plainte pénale contre les panneaux.
Sujet TV: Jost von Reding
Adaptation web: edel avec ats